Guinée-Equatoriale : Et Teodorin se souvient brusquement du développement de l’île d’ Annobón
Annobón est une île de petite taille, (17 km2) de l’État côtier africain de Guinée équatoriale dont elle constitue l’une des sept provinces.
En 2015, sa population était estimée à 5 314 habitants. Bien que l’île attire des milliers de touristes chaque année de par son environnement paisible et son climat, Annobón c’est une île laissée à elle-même, négligée par les autorités équato-guinéennes. Du fait du manque de perspectives professionnelles, économiques et sociales, beaucoup de ses hommes en âge de travailler partent davantage vivre plus souvent à la capitale Malabo sur Bioko l’autre île principale plus septentrionale du pays (au nord de Principe), au Rio Muni sa partie continentale, ou à l’étranger. Conséquence, la population de l’île n’est constituée la plupart de temps que d’une majorité de femmes, d’enfants et d’anciens.
Lors de la campagne ce samedi 12 novembre, Teodoro Obiang Mangue, émissaire de son papa Teodoro Mbasogo, promet à la population annobonaise la continuité de développement si le PDGE venait à remporter les élections du 20 novembre.
Or cette île où il fait bon vivre, souffre autant que les autres provinces du pays du manque criard d’une politique axée sur le social.
En rappel, d’après STATECO N°105, 2010, malgré une croissance rapide grâce à la production d’hydrocarbures, la pauvreté augmente et les conditions de vie de la majorité de la population, mesurées par les indicateurs classiques (mortalité infantile, espérance de vie…) se dégradent. Le rapport poursuit en précisant que la République de la Guinée-Equatoriale est typiquement une « économie d’enclave », la croissance d’un secteur isolé n’ayant aucun effet d’entraînement sur les autres secteurs. En d’autres termes, il s’agit d’une croissance sans développement.
Cet état a la particularité d’avoir un PIB par habitant très élevé et un indice de développement humain très bas. Et l’île d’ Annobón n’est pas épargnée.
L’île a déjà connu un passé douloureux sous le régime autoritaire et sanguinaire de Macias Nguema. En 1975, alors qu’une épidémie de choléra sévit sur l’île d’Annobón, les embarcations venues de l’étranger avec des médicaments et des vaccins avaient reçu l’ interdiction de débarquer. Plus tard toujours sous la présidence Macias Nguema, un autre dissensus vient assombrir la vie des habitants, celui de fûts contenant des déchets radioactifs qui auraient été, envoyés par le fond aux abords de l’île. Force est alors de constater que des maladies apparaissent, le poisson se fait plus rare, les cocotiers, piliers de la cuisine traditionnelle annobonaise, se mettent à dépérir les uns après les autres.
Après le renversement du pouvoir de Macias Nguema, Annobón n’a pas connu un grand changement. L’île n’a été dotée d’un aéroport qu’en 15 octobre 2013, et d’un port de plaisance pour accueillir les bateaux à voile ou à moteur de tourisme et non les bateaux de pêche. Il ne dispose aussi que d’un hôpital, une école, un phare, une station de radio et une mission catholique .
C’est après 43 ans de pouvoir sans partage, que le parti PDGE promet la continuité de développement. Habitué par la propagation des promesses alléchantes que ce parti nous sert lors des échéances électorales, l’on se demande si ces propos ne sont cette fois-ci que des fausses promesses pour recueillir les voix auprès de la population d’Annobón.
Ondo