Burkina Faso : Lutte contre la corruption, quand le ministère appelle à une responsabilité citoyenne au cour des contrôles routiers.

Dans un contexte sécuritaire tendu, marqué par une mobilisation accrue des forces de l’ordre sur les axes routiers et dans les centres urbains, le gouvernement burkinabè ne perd pas de vue un autre mal pernicieux : la corruption. Le 23 juin 2025, le ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana, a lancé un appel fort à l’endroit des populations, les invitant à dénoncer tout cas de corruption ou de pratiques abusives lors des contrôles de sécurité.
Ce message, contenu dans un communiqué officiel, traduit une volonté politique claire : faire de la lutte contre la corruption une priorité à tous les niveaux de l’appareil étatique, y compris au sein des services de sécurité. Tout en saluant l’engagement et le professionnalisme de la majorité des forces de sécurité, le ministère reconnaît avec fermeté que certains agents dévient de leur mission première, en abusant de leur autorité ou en se livrant à des pratiques répréhensibles.
Ces dérives, bien que minoritaires, nuisent gravement à la confiance entre les citoyens et les forces de l’ordre. Elles minent les efforts de sécurité, installent le doute, et sapent l’efficacité des politiques publiques. C’est pourquoi le ministère rappelle que de telles attitudes sont des infractions prévues et punies par le Code pénal burkinabè.
Dans un geste concret d’ouverture et de responsabilisation citoyenne, le ministère met à la disposition des populations un numéro vert gratuit, le 1020, pour signaler tout comportement suspect ou abusif. Cet outil de veille participative, accessible via la Coordination nationale de contrôle des forces de police (CONACFP), représente une avancée notable dans la consolidation de l’État de droit et la redevabilité des services publics.
Ce renforcement des mécanismes de contrôle interne, couplé à l’implication directe des citoyens, marque un tournant positif. Il s’inscrit dans une dynamique plus large du gouvernement visant à assainir la gouvernance et à restaurer la confiance dans l’administration.
En luttant contre la corruption jusque dans les actes quotidiens, le Burkina Faso envoie un signal fort : aucun secteur n’est au-dessus de la loi. La transparence, la justice et l’intégrité restent les piliers d’un État fort et respecté.
Amen K.