Afrique du Sud : Désinformation et Géopolitique, Comment Trump Fausse la Réalité Sud-Africaine

L’Afrique du Sud a répondu fermement aux allégations de Donald Trump sur un prétendu « génocide blanc » dans le pays. Le ministre de la Police, Senzo Mchunu, a présenté des données officielles prouvant que les victimes d’homicides sont majoritairement noires, contredisant ainsi la théorie complotiste relayée par l’ancien président américain.
Lors d’une conférence de presse, Mchunu a dévoilé les chiffres trimestriels sur la criminalité, révélant que sur les cinq meurtres enregistrés dans des fermes entre janvier et mars 2025, une seule victime était blanche. Les autres, propriétaires, employés et résidents, étaient noirs. Ces données réfutent clairement l’idée d’une persécution ciblée des agriculteurs blancs.
« La question des homicides a toujours été déformée », a-t-il déclaré, soulignant que la criminalité touche toutes les communautés et régions, sans distinction raciale.
Cette sortie fait suite à un échange tendu entre Trump et le président sud-africain Cyril Ramaphosa. Dans le Bureau ovale, l’ex-président américain a brandi une vidéo truffée d’inexactitudes, utilisant même des images hors contexte pour appuyer ses propos. L’AFP a confirmé que ces supports étaient trompeurs, certains ne concernant même pas l’Afrique du Sud.
Trump a également répété des affirmations infondées sur des « expropriations massives » de terres agricoles blanches. Le ministre Mchunu a balayé ces accusations : « Aucune expropriation gouvernementale n’a eu lieu. Ce sont des occupations illégales isolées, principalement en zones urbaines ».
Ces déclarations s’inscrivent dans une détérioration des relations entre Washington et Pretoria. Depuis son retour au pouvoir, Trump a réduit l’aide à l’Afrique du Sud, expulsé son ambassadeur et promis un refuge aux Blancs sud-africains – une posture perçue comme une ingérence dans les affaires internes du pays.
Pourtant, les statistiques montrent une réalité différente : sur les 5 727 meurtres recensés début 2025, la majorité des victimes sont de jeunes hommes noirs en milieu urbain. La baisse de 12 % des homicides par rapport à 2024 prouve même une amélioration, bien que la violence reste un défi majeur.
En publiant ces chiffres, l’Afrique du Sud envoie un message clair : la théorie du « génocide blanc » est une manipulation politique sans fondement. Alors que Trump instrumentalise ce récit pour alimenter ses discours, Pretoria rappelle que les vrais enjeux sont la lutte contre la criminalité et les inégalités, des défis qui concernent tous les Sud-Africains, quelle que soit leur couleur de peau.
Amen K.