Burkina Faso / ONU : Quand l’État exige que la vérité ne soit pas diluée par le langage diplomatique

La lutte contre le terrorisme au Burkina Faso n’est pas seulement militaire, elle est aussi médiatique, diplomatique et sémantique. Depuis plusieurs mois, certaines agences du système des Nations Unies opérant sur le territoire burkinabè persistent à utiliser des termes ambigus et inappropriés pour qualifier les réalités du terrain. Ainsi, les terroristes responsables de massacres, de déplacements massifs de populations, de destructions de villages entiers sont qualifiés de « groupes armés non étatiques », tandis que les Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP), citoyens burkinabè engagés dans la défense de leur pays, sont parfois désignés comme des « milices ».
Face à ces dérives sémantiques, les autorités burkinabè ont officiellement réagi dès mars dernier. La coordinatrice résidente du Système des Nations Unies au Burkina Faso ainsi que les chefs des différentes agences ont été convoqués afin de procéder à une mise au point ferme sur l’usage des termes appropriés. Car les mots ne sont pas neutres. Ils portent des jugements, construisent des narratifs, influencent les perceptions.
Les terroristes doivent être appelés pour ce qu’ils sont : des ennemis de la paix, auteurs de violences barbares contre des civils innocents. L’expression « groupes armés non étatiques », floue et sans définition juridique universelle, ne fait que diluer la gravité des crimes commis et ouvre la porte à une dangereuse relativisation.
Quant aux VDP, ils ne sont en aucun cas des milices. Ce sont des citoyens encadrés par la loi, formés, organisés et intégrés dans une stratégie nationale de défense. Les qualifier de miliciens, c’est insinuer une légitimité douteuse, jeter l’opprobre sur leur engagement patriotique, et tenter de discréditer les efforts de l’État dans la lutte pour la survie nationale.
Le Burkina Faso condamne avec la plus grande fermeté cette manipulation sémantique qui, sous couvert de neutralité internationale, alimente en réalité des récits biaisés. Plus grave encore, certains de ces narratifs sont repris sans vérification par des médias ou ONG, puis utilisés dans des rapports dits « officiels », qui finissent par peser sur les décisions et l’opinion internationale. Dans ce combat pour la souveraineté, le Burkina Faso exige que les mots cessent d’être des armes contre sa dignité. La guerre contre le terrorisme mérite respect, rigueur et vérité.
Amen K.