Burkina Faso : Quand les autorités mettent fin au projet Target Malaria,une décision souveraine face aux dérives scientifiques étrangères.

Le gouvernement burkinabè a annoncé la cessation définitive du projet Target Malaria, piloté par la fondation Bill Gates à travers le ministère en charge de la Recherche et de l’Innovation, ce vendredi 22 août 2025 . Cette initiative controversée, qui consistait à utiliser des moustiques génétiquement modifiés pour lutter contre le paludisme, ne sera plus poursuivie sur le territoire national.

Dans un communiqué officiel, le ministère a précisé que toutes les installations contenant ces moustiques ont été mises sous scellés depuis le 18 août. De plus, les échantillons biologiques seront détruits selon les protocoles de biosécurité en vigueur. En ce qui concerne les spécimens déjà relâchés des moustiques mâles modifiés sans gène de transmission dans le village de Souroukoudingan (province du Houet), le gouvernement affirme qu’ils ont été traités avec rigueur par les équipes techniques compétentes.

Ce projet de recherche, bien qu’annoncé comme une avancée dans la lutte contre le paludisme, a soulevé de nombreuses interrogations parmi les citoyens et les acteurs de la société civile. Des critiques récurrentes ont pointé du doigt le manque de transparence, les risques potentiels pour l’environnement et surtout l’absence de véritable consentement éclairé des populations locales.

La décision du gouvernement burkinabè mérite d’être saluée avec force. Elle représente un acte de souveraineté scientifique et éthique dans un contexte africain où de nombreux projets menés par de grandes fondations ou institutions étrangères ne servent pas toujours les intérêts des populations locales. Trop souvent, l’Afrique devient le terrain d’expérimentations scientifiques risquées, où les habitants sont traités comme des sujets d’essai, sans respect des normes morales et humaines fondamentales.

La Coalition de veille sur les activités biotechnologiques, qui avait dénoncé la veille (le 21 août) la poursuite de ce projet et alerté sur les dérives possibles, voit aujourd’hui ses inquiétudes prises en compte. Cette victoire est aussi celle des voix citoyennes qui ont refusé que leur pays serve de laboratoire à des intérêts étrangers déguisés en actions humanitaires.

Le Burkina Faso donne ainsi l’exemple d’un pays qui refuse d’être un cobaye, et qui défend sa population contre les logiques néocoloniales, même lorsqu’elles se cachent derrière le masque de la science.

Amen K.

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