Burkina Faso : Souveraineté économique, quand l’État encadre les importations et les exportations pour donner plus de valeur aux productions locales

Le Gouvernement du Burkina Faso a adopté un nouveau projet de décret fixant la liste des produits soumis à Autorisation spéciale d’importation (ASI) et à Autorisation spéciale d’exportation (ASE). Cette mesure, qui fait suite à la relecture du décret n°2024-0333/PRES-TRANS/PM/MDICAPME/MEFP du 28 mars 2024, marque une avancée importante dans la protection de l’économie nationale et dans la promotion des filières locales.

La relecture s’est imposée pour répondre à plusieurs impératifs. D’abord, l’élargissement de la liste des produits concernés permet de mieux réguler le commerce extérieur et de protéger le marché national face à la concurrence étrangère. Ensuite, elle prend en compte la nouvelle loi sur les emballages et sachets en plastique, traduisant la volonté du Burkina Faso d’harmoniser ses politiques économiques avec ses engagements environnementaux. Parmi les innovations majeures, trois nouveaux produits sont désormais soumis à l’ASI : les boissons sans alcool, les boissons énergisantes sans alcool et les boissons énergétiques sans alcool. Leur intégration vise à mieux encadrer l’importation de produits qui connaissent une forte demande sur le marché, tout en encourageant les initiatives locales de transformation et de production.

Du côté des exportations, huit produits stratégiques entrent désormais dans le champ de l’ASE : le riz et ses dérivés, le soja, l’arachide avec coque, l’arachide décortiquée, la tomate, l’oignon, la mangue fraîche et le miel brut. Ce choix n’est pas anodin. Il s’agit de filières à fort potentiel, capables de générer des revenus substantiels pour le pays et d’améliorer la balance commerciale. Leur encadrement permettra de garantir un meilleur suivi des volumes exportés et de préserver les intérêts des producteurs locaux.

Au-delà des aspects réglementaires, ce décret s’inscrit dans une vision plus large : celle du financement autonome et structurant du développement des filières agricoles, pastorales et halieutiques. En d’autres termes, il ne s’agit pas seulement de contrôler les flux commerciaux, mais de bâtir des leviers durables pour l’économie nationale. Pour le peuple burkinabè, cette décision est porteuse de bénéfices concrets. Elle garantit une meilleure valorisation des productions locales, favorise la création d’emplois et contribue à la sécurité alimentaire. En renforçant la compétitivité des filières nationales, le Burkina Faso fait un pas décisif vers une économie plus résiliente et souveraine.

L’adoption de ce décret n’est pas seulement une mesure administrative. C’est un acte de gouvernance économique clairvoyant qui place les intérêts du peuple au cœur des priorités et trace les contours d’un développement durable, inclusif et souverain.

Amen K.

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