Burkina Faso : Huit soldats tués dans une explosion de mines
Après la mort de trois gendarmes et l’enlèvement de deux expatriés et leur chauffeur, huit soldats burkinabè ont été tués mercredi par une nouvelle explosion d’une mine artisanale dans le Nord du pays.
L’explosion s’est produite « au sortir d’un pont » dans cette région du nord du Burkina Faso. Ce pays sahélien pauvre frontalier du Mali instable et du Niger est confronté depuis trois ans à des attaques terroristes de plus en plus fréquentes et meurtrières.
« Je viens d’apprendre que huit soldats burkinabè ont trouvé la mort après que leur véhicule a sauté sur une mine artisanale déposée par les ennemis de notre peuple », a déclaré le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, cité par la presse internationale.
Ces attaques interviennent moins d’une semaine après la mort de trois gendarmes, tués dimanche dans un accrochage avec des individus armés près d’Inata, dans la même province du Soum, où trois employés d’une mine d’or – un Indien, un Sud-Africain, un Burkinabé – ont été enlevés.
De nombreuses attaques et explosions d’engins artisanaux (IED) visant les forces de l’ordre se sont produites ces derniers mois dans la région de l’Est.
Le 28 août, sept membres des forces de l’ordre ont été tués dans l’explosion d’un engin artisanal à l’est du Burkina Faso. Leur véhicule avait sauté à une trentaine de km de Fada N’Gourma (chef-lieu de la région de l’Est) sur un engin explosif artisanal, un type d’arme très utilisé au Mali ainsi qu’en Syrie, Irak et Afghanistan, au moment où ils se rendaient en urgence à Pama (100 km de Fada N’Gourma), dont le poste de gendarmerie venait d’être attaqué.
Le drame est intervenu après celui de la mi-août, à l’issue duquel six personnes avaient été tuées dans des circonstances similaires dans cette même région.
Mais c’est dans le nord du pays que la situation est la plus préoccupante. Un bilan officiel avait fait état fin avril de 133 morts au cours de 80 attaques en trois ans dans cette région, visant particulièrement les représentants de l’État. Des centaines d’écoles y sont fermées, ainsi que des mairies.