AES : Nécessité de rompre toutes les chaines coloniales et néocoloniales pour préserver la souveraineté retrouvée.

Depuis sa création, l’Alliance des États du Sahel (AES) a été perçue dans la sous-région Ouest-Africaine comme une curiosité stratégique, suscitant à la fois espoirs et inquiétudes. Face à cette dynamique souverainiste, les puissances impérialistes multiplient les manœuvres d’influence afin de freiner l’élan des pays membres. L’objectif n’est pas nécessairement de renverser simultanément les trois États fondateurs, mais il suffit qu’un seul d’entre eux vacille pour que l’ensemble de l’édifice se fragilise. Cette réalité impose une vigilance collective et une stratégie commune pour éviter que la chute d’un maillon n’entraîne la désagrégation de l’ensemble.

La déstabilisation peut revêtir des formes diverses ingérences politiques, pressions économiques, les vieux accords non rompus qui trainent, opérations médiatiques ou soutiens discrets à des oppositions internes. Ces actions exploitent des failles héritées de la période coloniale et renforcées par des liens néocoloniaux persistants. C’est pourquoi la priorité des États membres doit être de rompre, sans faiblesse, avec ces attaches historiques qui servent de porte d’entrée aux ingérences extérieures. Couper ces liens ne signifie pas se replier sur soi-même, mais créer des relations internationales basées sur l’égalité et le respect mutuel, débarrassées des instruments d’influence qui ont souvent servi à imposer des agendas étrangers.

Stratégiquement, l’Alliance doit consolider ses institutions, professionnaliser ses forces de sécurité et développer une gouvernance transparente qui réduise l’espace d’action des réseaux d’influence étrangers. La mise en place d’un dispositif commun de renseignement et de prévention des interférences serait un rempart efficace contre les tentatives de déstabilisation ciblée.

Les États membres gagneraient à mener une politique conjointe d’affirmation souveraine notamment messages coordonnés, refus des accords léonins, et renégociation des traités hérités de la période coloniale. La société civile et les médias doivent aussi jouer un rôle central, en sensibilisant les populations aux enjeux de souveraineté et en soutenant des politiques publiques émancipatrices. La mobilisation citoyenne est un atout majeur pour contrer les narratifs étrangers et renforcer la résilience interne.

Il importe également de diversifier les partenariats internationaux, en privilégiant des alliances basées sur le respect mutuel, la non-intervention et des échanges économiques équitables pour briser les dépendances néocoloniales et renforcer l’unité. En définitive, l’avenir de l’Alliance des États du Sahel repose sur la capacité collective à rompre avec les mécanismes coloniaux et néocoloniaux qui favorisent l’ingérence. En consolidant l’autonomie politique, la coopération régionale et la résilience économique, les États membres pourront se prémunir contre les filets tendus par les impérialismes et bâtir une trajectoire véritablement souveraine pour leurs peuples.

Amen K.

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