AES : Quand la solidarité militaire redonne espoir au Sahel

Depuis sa création en septembre 2023, l’Alliance des États du Sahel (AES), regroupant le Burkina Faso, le Mali et le Niger, a progressivement affirmé sa volonté de prendre en main sa propre sécurité. Cette initiative est née d’un contexte régional marqué par la recrudescence des attaques terroristes, l’effritement de la coopération avec certains partenaires extérieurs et la nécessité de trouver des solutions endogènes aux défis sécuritaires. Moins de deux ans après sa mise en place, l’AES affiche des avancées tangibles sur le plan militaire et sécuritaire.
L’un des premiers acquis majeurs réside dans la mutualisation des forces armées. Les trois pays ont initié des opérations conjointes de grande envergure dans les zones frontalières, historiquement fragiles et utilisées comme sanctuaires par les groupes armés terroristes. Ces actions coordonnées ont permis de réduire la mobilité de ces groupes, de démanteler plusieurs bases logistiques et de sécuriser des axes stratégiques de circulation.
Sur le plan opérationnel, la création d’un commandement conjoint a renforcé la planification et l’efficacité des interventions. Les armées de l’AES, qui partagent une expérience similaire dans la lutte contre l’insécurité, bénéficient désormais d’une meilleure coordination et d’un partage accru de renseignements. Cette synergie contribue non seulement à améliorer la réactivité face aux attaques, mais aussi à anticiper les menaces.
Par ailleurs, l’AES s’est engagée dans le renforcement des capacités de ses forces armées. Des efforts sont faits pour équiper les troupes avec du matériel adapté au terrain sahélien, tout en favorisant la formation des soldats. La coopération technique entre les trois pays permet également d’optimiser les ressources disponibles et de réduire la dépendance vis-à-vis des partenaires extérieurs.
L’impact de ces avancées se mesure aussi dans la restauration progressive de la confiance des populations. Dans certaines zones longtemps abandonnées à l’insécurité, le retour de l’autorité de l’État commence à se faire sentir. Des localités autrefois sous l’emprise des groupes armés voient aujourd’hui le retour des marchés, de l’administration et parfois même de services sociaux de base.
Toutefois, les défis restent nombreux. La persistance des menaces terroristes, la complexité du terrain et les ressources limitées imposent à l’AES de maintenir la dynamique actuelle et d’approfondir la coopération. Mais une chose est certaine : l’Alliance a déjà démontré qu’une approche collective, fondée sur la solidarité et la souveraineté, peut offrir de réelles perspectives de stabilité au Sahel.
Amen K.