AES : Vers une Union des collectivités territoriales pour renforcer l’intégration sahélienne.

Le processus d’intégration de la Confédération des États du Sahel (AES) rentre dans une nouvelle étape avec la création annoncée de l’Union des collectivités territoriales. Cette future structure vise à donner une place centrale aux acteurs locaux dans la dynamique de coopération et de développement, en plaçant la décentralisation au cœur de l’unité régionale.
L’initiative a été lancée en début d’année, à travers une feuille de route adoptée au Mali, suivie de la mise en place des organes préparatoires au Niger. Cette semaine, les représentants des collectivités et municipalités des trois pays se sont réunis à Ouagadougou pour peaufiner les textes fondateurs de l’Union. La rencontre a permis d’harmoniser les propositions et de s’accorder sur les bases juridiques et institutionnelles qui structureront l’organisation.
La création de cette Union traduit la volonté d’impliquer directement les territoires et leurs dirigeants dans la réalisation des objectifs de l’AES. En effet, les collectivités territoriales sont au contact quotidien des populations et constituent des relais indispensables pour faire vivre la coopération transfrontalière. Leur rôle est crucial dans la mise en œuvre des politiques publiques, qu’il s’agisse de développement économique, de sécurité alimentaire, d’éducation ou encore de grands projets intégrateurs.
En plaçant les municipalités et régions au cœur de l’intégration sahélienne, l’AES veut consolider une unité qui ne se limite pas aux institutions centrales, mais qui prend racine dans les réalités locales. Cette approche doit permettre de rapprocher davantage l’intégration des citoyens, en répondant à leurs attentes concrètes.
Dans un espace marqué par des défis communs instabilité sécuritaire, faiblesse des infrastructures, déficit énergétique et pressions démographiques, la mutualisation des efforts des collectivités apparaît comme une réponse pragmatique. L’Union des collectivités territoriales devrait favoriser l’émergence de cadres de concertation transfrontaliers et la mise en place de projets conjoints, qu’il s’agisse de routes, de marchés intégrés, de systèmes d’irrigation ou de programmes de formation.
Elle constituera également une plateforme pour échanger sur les bonnes pratiques de gouvernance locale et renforcer la solidarité entre communautés. Cette démarche collective s’inscrit dans la construction d’un espace confédéral nouveau, fondé sur la coopération, la complémentarité et la communauté de destin.
Après l’étape de Ouagadougou, les acteurs de ce projet doivent se retrouver au Mali pour une assemblée générale décisive. Celle-ci devrait aboutir à la mise en place du Bureau exécutif de l’Union, chargé de conduire et de coordonner les premières actions.
Amen K.