Afrique /Cybersécurité : Les Télécoms Africains en Première Ligne Face à une Menace Croissante

Alors que les cyberattaques visant les infrastructures critiques en Afrique s’intensifient, le secteur des télécommunications apparaît comme l’un des plus vulnérables. À l’occasion du Cyber Africa Forum 2025, les failles persistantes des systèmes et les limites des réponses actuelles ont été largement débattues.

Réunis autour du panel « Industrie, Secteur financier & Telco à l’assaut de la menace ! », experts et décideurs du numérique ont dressé un état des lieux préoccupant. Bien qu’aucun opérateur télécom n’ait pris part directement aux échanges, des figures clés comme Tildy Erlong (Tekora), Mohamed Sounkere (Veone), Abdulrahman Almusfir (Schneider Electric) ou encore Yacoubou Bouraima (GDIZ) ont exposé les menaces transversales affectant les secteurs critiques.

Parmi les vulnérabilités les plus citées : la multiplication des attaques DDoS, l’obsolescence des équipements, une hygiène numérique insuffisante, le manque de coordination intersectorielle, l’absence de politiques de cybersécurité robustes, et surtout, une dépendance technologique persistante aux solutions étrangères.

Dans le domaine des télécoms, plusieurs incidents récents illustrent cette montée des risques. En Afrique du Sud, l’opérateur Cell C a subi deux cyberattaques majeures en avril et mai 2025, l’une d’elles ayant conduit à la fuite de près de 2 To de données clients. Le groupe MTN a également révélé une compromission ayant affecté 5 700 abonnés au Ghana, tandis que Telecom Namibia avait déjà été ciblé fin 2024

Cette vulnérabilité croît dans un contexte d’explosion des usages numériques. En Afrique subsaharienne, les abonnements mobiles ont dépassé le milliard en 2023, et les services de mobile money, pierre angulaire de l’inclusion financière, connaissent une adoption massive : 286 millions d’abonnés actifs en 2024, pour 81 milliards de transactions d’une valeur totale de 1 100 milliards de dollars, selon la GSMA.

Pour Deloitte, cette exposition s’explique par le rôle stratégique des télécoms, gardiens d’infrastructures et de données sensibles. Chaque faille peut entraîner interruption de services, fuite d’informations, ou dommages financiers.

Amen K.

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