Afrique : Quand la France confond coopération et condescendance envers les États.

Les récents propos du chef de l’État français, affirmant que la France a eu « raison » d’intervenir militairement en Afrique depuis 2013 et regrettant que les dirigeants africains aient « oublié de dire merci », traduisent une nouvelle expression du paternalisme qui gangrène les relations franco-africaines. En qualifiant implicitement les Africains d’ingrats, ces déclarations reflètent une condescendance intolérable et un mépris manifeste pour la souveraineté et la dignité des nations africaines.

La lutte contre le terrorisme, si elle est légitime, ne saurait être un prétexte pour imposer une domination néocoloniale ou prétendre à une reconnaissance forcée. Ces propos ignorent les complexités des conflits africains, souvent exacerbés par des interventions étrangères aux motivations opaques. Ils traduisent une vision où les chefs d’États africains sont perçus non pas comme des dirigeants souverains, mais comme des sous-préfets d’un département virtuel de l’État français.

Ce paternalisme est d’autant plus choquant qu’il survient dans un contexte où les peuples africains rejettent de plus en plus les ingérences étrangères et aspirent à une indépendance véritable. La France doit comprendre que ses interventions militaires, loin d’être perçues comme des actes de bienveillance désintéressée, sont souvent critiquées pour leurs conséquences néfastes sur la stabilité régionale et leur manque de consultation avec les acteurs locaux.

De plus, cette attitude paternaliste masque les responsabilités historiques de la France dans les dynamiques de dépendance économique et politique qui perdurent sur le continent. Les populations africaines n’ont pas oublié le rôle joué par les anciennes puissances coloniales dans le pillage des ressources et l’instauration de régimes complaisants.

Il est temps que la France cesse de considérer l’Afrique comme sa chasse gardée. Le respect des Africains passe par une reconnaissance de leur autonomie et une coopération fondée sur l’égalité et le respect mutuel, non sur des attentes de gratitude imposée. L’avenir des relations franco-africaines repose sur l’abandon de ce paternalisme d’un autre âge et sur un partenariat basé sur la dignité et la réciprocité.

Amen K.

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