Burkina Faso : Après la crise, Ouagadougou et les Nations Unies rétablissent le dialogue sur de nouvelles bases.

Une délégation de haut niveau des Nations Unies, conduite par son directeur régional pour l’Afrique, Yacoub Ali El Hillo, a été reçue en audience ce mercredi 27 août 2025 par le Premier ministre burkinabè, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo. Cette rencontre couronne une mission de trois jours destinée à apaiser les tensions et à renouer le fil du dialogue, suite au récent départ de la Coordonnatrice-résidente du système onusien.
Cette visite, perçue comme une main tendue, intervient dans un contexte de réaffirmation forte de la souveraineté nationale par les autorités burkinabè. Le séjour de la délégation a été marqué par des échanges décrits comme « francs et constructifs » avec le gouvernement, l’équipe-pays de l’ONU et les partenaires internationaux. Il s’agissait pour les deux parties de poser les bases d’une collaboration future respectueuse des nouvelles réalités.
À l’issue de l’entretien, le Premier ministre Ouédraogo a réaffirmé l’ouverture du Burkina Faso à une collaboration transparente avec l’organisation mondiale. Cependant, il a fermement rappelé un principe intangible : le pays, engagé dans une lutte existentielle pour sa souveraineté, doit rester l’acteur principal de son propre développement et de sa sécurité. Il a insisté sur le fait qu’aucune action pouvant être perçue comme une légitimation indirecte du terrorisme ne serait tolérée.
De son côté, Yacoub Ali El Hillo a reconnu la sensibilité du contexte actuel et a présenté les assurances de l’ONU. « Nous respectons pleinement la souveraineté du Burkina Faso », a-t-il déclaré, ajoutant que l’organisation regrettait l’incident tout en respectant la décision souveraine du gouvernement. Il a réaffirmé l’engagement indéfectible des Nations Unies à poursuivre leur partenariat avec le pays, notamment pour soutenir les efforts de développement et de résilience des populations face à la crise.
« Ce partenariat est solide et se renforce, malgré ce moment exceptionnel », a conclu le directeur régional, exprimant la volonté de l’ONU de « continuer d’avancer, dans le service et en plein partenariat, pour le bénéfice du peuple de ce grand pays ».
Cette mission de conciliation réussie envoie un signal fort. Elle démontre la capacité du Burkina Faso à dialoguer d’égal à égal avec ses partenaires, tout en fixant clairement ses conditions : une coopération qui se doit d’être respectueuse de sa souveraineté et alignée sur ses priorités nationales en matière de sécurité et de développement.
Amen K.