Burkina Faso : Blanchiment et terrorisme, les autorités mettent le paquet double pour  sortir de la liste grise la tête haute.

Trois ans après son inscription sur la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI), le Burkina Faso entre dans une phase déterminante de son parcours de réforme contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT). Une mission d’évaluation sur place a été lancée le 7 août 2025 à Ouagadougou pour une durée de 72 heures, afin d’évaluer l’efficacité des mesures mises en œuvre.

La cérémonie d’ouverture a été présidée par le ministre de l’Économie et des Finances, Dr Aboubakar Nacanabo, en présence des ministres de la Justice, Edasso Rodrigue Bayala, et de la Sécurité, le commissaire divisionnaire Mahamadou Sana. Le ministre a rappelé l’importance stratégique de cette lutte : « Il est des combats qui ne font pas les gros titres, mais qui forgent silencieusement la souveraineté d’un pays ».

Inscrit sur la liste grise du GAFI en 2021 pour des failles dans son dispositif LBC/FT, le Burkina Faso a depuis mis en œuvre un plan d’action ambitieux composé de 37 mesures, validées à travers onze cycles de suivi. Ce plan a permis des avancées significatives dans la supervision fondée sur les risques, l’accès à l’information sur les bénéficiaires effectifs, et la coopération interinstitutionnelle.

Selon Dr Nacanabo, les flux financiers illicites représentent une menace sérieuse pour l’économie, notamment dans le secteur minier. Il estime les pertes à plus de 50 milliards de francs CFA sur les dix dernières années. D’où l’urgence de sécuriser les ressources nationales.

Le directeur général du GIABA, Harris JR. Edwin Woryonwon, a salué l’engagement politique du Burkina Faso et encouragé les autorités à préparer dès à présent la prochaine évaluation mutuelle. Il a exprimé un optimisme mesuré en vue de la plénière d’octobre 2025.

La co-présidente du GAFI pour l’Afrique, Sahye Yonesha, a souligné que les réformes burkinabè touchent les onze domaines clés requis, allant de la régulation des ONG à la confiscation des avoirs criminels. Elle a salué les efforts du pays et réaffirmé le soutien du GAFI et du GIABA. Dans un contexte marqué par une lutte sécuritaire intense, le Burkina Faso mène un double combat : militaire et financier. Un combat de résilience, mais aussi de souveraineté.

Amen K.

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