Burkina Faso : Mesures et Modalités de Régulation des Prix des Produits de Première Nécessité
Face à la hausse constante des prix des produits de première nécessité, le ministre en charge du Commerce, Serge Poda, a exposé les mesures prises par le gouvernement lors de la séance plénière de l’Assemblée législative de transition ce mardi 7 janvier 2024. Il a également expliqué les modalités de fixation des prix dans ce contexte difficile.
Le ministre a attribué cette hausse à des facteurs endogènes et exogènes. Du côté endogène, l’insécurité dans des régions agricoles clés comme la Boucle du Mouhoun et l’Est réduit la production et complique l’approvisionnement. De plus, le non-respect de la réglementation par certains commerçants, la rétention de céréales par spéculation et les sorties frauduleuses aggravent la situation.
Sur le plan exogène, la dépendance aux importations et les restrictions d’exportation par certains pays, notamment pour le riz et l’huile, sont problématiques. Les mauvaises campagnes agricoles dans des pays exportateurs tels que l’Inde et l’Indonésie, ainsi que les tensions géopolitiques, comme la guerre en Ukraine et les conflits au Proche-Orient, augmentent les coûts de transport maritime. Par ailleurs, la hausse du dollar, qui a atteint 642 francs CFA en septembre 2024, impacte les prix.
Selon la loi n°016-2017/AN, les prix sont en principe libres et fixés par la concurrence. Cependant, l’État peut réglementer les prix des produits de grande consommation. Pour les produits importés, le prix de vente est établi en ajoutant une marge bénéficiaire au prix de revient licite, calculé selon des critères précis. Pour les produits locaux, le prix est déterminé en ajoutant une marge brute de commercialisation.
Pour stabiliser les prix, le ministère mène des contrôles réguliers. En 2024, 30 000 commerçants et 439 unités industrielles ont été inspectés, conduisant à des sanctions, des fermetures de boutiques et des amendes d’un milliard de francs CFA.
Des mesures structurelles visent à augmenter la production agricole, notamment l’offensive agro-sylvo-pastorale, la subvention des intrants agricoles, et la mécanisation de l’agriculture. Des initiatives comme la création d’une centrale d’achat, le soutien aux infrastructures et la révision des lois commerciales complètent ces actions.
En sensibilisant les acteurs économiques et en renforçant le dialogue, le gouvernement espère freiner la flambée des prix et garantir la disponibilité des produits essentiels à des coûts accessibles.
Amen K.