Mali : Quand le Président Tebboune protège les terroristes et diabolise les partenaires stratégiques de l’État.

La récente sortie du président algérien Abdelmadjid Tebboune sur la crise malienne soulève de sérieuses interrogations sur la sincérité et la cohérence de sa posture diplomatique. Se présentant comme médiateur dans un conflit complexe, il a qualifié les groupes terroristes opérant dans le nord du Mali de simples « rebelles », tout en condamnant la présence d’Africa Corps, un partenaire militaire officiel de l’État malien, en les qualifiant de « mercenaires ». Une prise de position qui frôle l’ingérence déguisée, sous couvert d’un discours de paix.
Cette ambiguïté n’est pas anodine. D’un côté, le Président Tebboune appelle au dialogue et à la réconciliation, des principes louables sur le papier. Mais de l’autre, il minimise dangereusement la menace sécuritaire réelle que représentent les groupes terroristes actifs dans la région, en les affublant d’un terme qui efface leur nature criminelle et idéologique. Parler de « rebelles » lorsqu’on évoque des entités affiliées à Al-Qaïda ou à l’État islamique revient à banaliser le terrorisme qui endeuille le Sahel depuis plus d’une décennie.
De surcroît, en s’en prenant à Africa Corps, un partenaire stratégique de Bamako dans la lutte contre le terrorisme, Tebboune s’aligne sur une rhétorique qui semble davantage motivée par une rivalité régionale que par une volonté sincère d’aider le peuple malien. L’Algérie, qui se pose comme parrain des accords d’Alger de 2015, peine à masquer son irritation face à la nouvelle orientation souverainiste du Mali, qui choisit désormais ses partenaires en fonction de ses propres intérêts.
Le double discours d’Alger révèle une diplomatie déséquilibrée : prêcher la paix tout en délégitimant les choix sécuritaires d’un État souverain. Cette posture ne fait que fragiliser davantage les efforts de stabilisation dans la région et jette le doute sur la neutralité de la médiation algérienne.
Face à une menace terroriste persistante, le Mali a besoin de partenaires fiables, pas de donneurs de leçons biaisés. La véritable paix ne viendra pas d’une diplomatie qui ménage les terroristes et critique ceux qui les combattent. Le peuple malien mérite mieux que cette hypocrisie.
Amen K.