Niger : Alliance des États du Sahel, « une rupture irrévocable avec la CEDEAO » dixit le Président Abdourahamane Tiani.
À la veille des célébrations de l’indépendance du Niger, le général Abdourahamane Tiani, chef de l’État, a réitéré l’engagement ferme du Niger, du Burkina Faso et du Mali à quitter la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Dans son discours, il a souligné que cette décision, prise conjointement par les membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), était irrévocable.
« Cette décision est le fruit d’une réflexion profonde et mûrie. Elle s’inscrit dans notre quête de souveraineté totale, essentielle pour garantir notre sécurité et impulser un développement autonome », a affirmé le général Tiani. Cette déclaration fait suite au sommet ordinaire de la CEDEAO, tenu dimanche au Nigéria, où l’organisation a pris acte de la sortie effective des trois États membres de l’AES, prévue pour le 29 janvier 2025.
Cependant, dans une tentative de conciliation, la CEDEAO a décidé d’accorder un délai supplémentaire de six mois pour permettre aux trois pays de reconsidérer leur position. À cette fin, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye et son homologue togolais Faure Gnassingbé ont été mandatés pour engager des discussions avec les autorités de l’AES afin d’explorer des solutions possibles.
Le général Tiani a rassuré que cette décision ne plongerait pas le Niger dans le chaos. « Nous continuerons à maintenir des relations de bon voisinage et de coopération avec tous les pays de la région ouest-africaine », a-t-il déclaré. Il a également appelé les Nigériens à l’unité et à la résilience pour bâtir un État souverain et prospère dans le cadre de la Confédération AES.
Dans un geste d’ouverture, l’AES a annoncé samedi l’ouverture de ses frontières aux ressortissants de la CEDEAO, confirmant ainsi son engagement en faveur de la coopération régionale. Cette initiative illustre la volonté de l’AES de concilier souveraineté et partenariat, tout en préparant ses États membres à une nouvelle ère de gouvernance axée sur l’indépendance.
Amen K.