Niger : Souveraineté minière, l’État vient de nationaliser sa seule mine d’or
Dans une nouvelle démonstration de sa politique souverainiste, le Niger a annoncé, ce vendredi 8 août 2025, la nationalisation de la Société des mines du Liptako (SML SA), unique mine d’or du pays, jusque-là exploitée par le groupe australien McKinel Resources Limited. Le gouvernement nigérien justifie cette décision par de « graves manquements » de l’entreprise étrangère dans la gestion du site minier.
Selon le communiqué officiel, cette mesure s’inscrit dans la stratégie de reprise en main des ressources naturelles prônée par le général Abdourahamane Tiani, président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP). Pour Niamey, il s’agit d’un pas de plus vers la reconquête économique et la souveraineté effective sur les richesses nationales, dans un contexte régional où les États membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) réaffirment leur volonté de se libérer des dépendances économiques héritées.
Ce n’est pas la première mesure du genre. En juin dernier, les autorités nigériennes avaient déjà procédé à la nationalisation de la filiale locale du groupe français Orano, acteur historique du secteur de l’uranium. En quelques mois, le régime militaire en place à Niamey a ainsi repris le contrôle de deux ressources stratégiques : l’uranium et l’or.
La SML SA, située dans la région de Liptako, constitue un site d’exploitation majeur pour le Niger. Sa reprise par l’État ouvre la voie à une redéfinition des modèles de gestion des ressources, avec un accent sur la transparence, l’efficacité, et surtout le bénéfice direct pour les populations.
Pour les autorités nigériennes, ces décisions ne relèvent pas d’un repli, mais d’une volonté affirmée de justice économique et de rééquilibrage des rapports de force avec les multinationales. Le Niger entend désormais être maître de ses richesses, dans une logique de rupture avec des décennies de gestion externalisée. En nationalisant sa seule mine d’or, le Niger envoie un message fort : ses ressources ne sont plus à vendre, elles doivent d’abord servir ses citoyens.
Amen K.
