Sciences: Astéroïde, volcanisme, ou hiver d’impact. Quel facteur dominant a précipité l’extinction des dinosaures?
Alors que la chute de l’astéroïde du Chicxulub et le volcanisme ont toujours été pointés du doigt comme des événements qui on chamboulé la vie sur terre il y’a plusieurs millions d’années, et par la même occasion, mis fin au règne des dinosaures, une nouvelle thèse avancée par un groupe de scientifiques vient semer des doutes sur le véritable responsable de terrible catastrophe d’extinction de masse.
Les scientifiques ont bien du mal, depuis toujours, à trouver un consensus expliquant la fin d’existence des dinosaures. Même si la théorie la plus grandement acceptée est celle d’une météorite, il persiste encore aujourd’hui des zones d’ombres. Futura-Sciences a interviewé Éric Buffetaut, paléontologue, pour avoir plus d’ éclaircissement sur la question.
Il y a 66 millions d’années, un immense astéroïde frappait la Terre, provoquant une catastrophe d’ampleur planétaire. Alors que les écosystèmes souffrent déjà du dérèglement climatique engendré par l’intense activité volcanique qui agite les trapps du Deccan depuis plusieurs millions d’années, cet événement serait venu donner le coup de grâce aux dinosaures, qui se sont ensuite rapidement éteints.
Il ressort de cette étude que et astéroïde ont chacun joué un rôle, définir quelle a été la part de chacun et quels mécanismes ont été à l’œuvre reste encore compliqué. Alors que l’influence du volcanisme massif est de mieux en mieux contrainte et semble avoir été le facteur dominant dans cette crise biologique, les effets de l’impact sur l’extinction finale des dinosaures restent quant à eux encore mal connus. L’hypothèse la plus en vogue actuellement est que l’impact aurait entraîné une chute des températures globales sur plusieurs années. Si le soufre éjecté dans l’atmosphère au moment de la catastrophe est souvent mis en cause pour expliquer cet hiver d’impact, une nouvelle étude publiée dans Nature Geoscience dépoussière une ancienne théorie.
Suivant les chercheurs, l’hiver d’impact aurait plutôt été causé par l’énorme quantité de poussières de roches silicatées pulvérisées par la chute de l’astéroïde et projetées dans l’atmosphère. Le monde aurait alors été plongé dans l’ombre, entraînant une baisse de plus de 15 °C de la température globale pendant 15 ans.
Des particules de poussière ont en effet été retrouvées sur le site fossile de Tanis, qui se situe à 3 000 kilomètres du cratère du Chicxulub. La taille de ces particules, entre 0,8 et 8 micromètres, corrèle avec un temps de résidence dans l’atmosphère d’environ 15 ans. Les scientifiques suggèrent ainsi que parmi l’ensemble du matériel projeté dans l’atmosphère, 75 % auraient été des particules de poussière et seulement 24 % du sulfure. Les 1 % restant auraient été des cendres produites par les incendies.
Des conditions environnementales qui auraient empêché les processus photosynthétiques de fonctionner et entraîné l’effondrement des écosystèmes.