RD Congo : Des affrontements interethniques font 180 morts
Le gouvernement congolais a établi lundi 10 octobre le bilan après deux mois des affrontements entre les membres des ethnies Teke et Yaka installées dans l’ouest du pays. Le rapport du gouvernement a revu à la hausse le nombre de victimes de ces violences intercommunautaires. Un précédent bilan faisait état de 18 morts.
Les communautés Teke et Yaka s’affrontent depuis deux mois sur fond d’un contentieux sur les redevances coutumières à verser aux autorités locales. Les Teke se considèrent comme autochtones et propriétaires des villages situés le long du fleuve Congo, et les tribus Yaka venus s’installer après eux.
La tension a démarré en juillet dernier suite au refus des Yaka de verser une redevance coutumière aux chefs traditionnels Teke. La mésentente s’est accentuée après l’intronisation par les Yaka de leur chef coutumier en remplacement d’un Teke. Les violences se sont déroulées dans des localités du territoire de Kwamouth, au cœur de la province de Mai – Ndombe à quelques centaines de kilomètres de la capitale Kinshasa.
A en croire le porte-parole du gouvernement lors d’une conférence de presse sur le sujet tenu à Kinshasa, « la situation est revenue au calme ». Mais selon le HCR, le gouvernement a négocié avec les responsables locaux et déployé l’armée pour rétablir l’ordre, mais la situation demeure tendue.
« Il y a eu beaucoup de déplacés, près d’une centaine de milliers de congolais. Il y a eu malheureusement plus de 180 morts à la suite de ces mois de conflit entre Teke et Yaka », a déclaré le porte-parole également ministre de la communication et des médias, avant d’ajouter que le gouvernement « a pris toutes les dispositions pour que la sécurité soit rétablie ».
La République Démocratique du Congo (RDC) est l’un des pays du monde où il y a le plus grand nombre de personnes déplacées. D’après les Nations Unies, le pays compte plus de cinq millions et demi de déplacés internes.
Le Congo Kinshasa n’est pas à son premier conflit intercommunautaire. Les affrontements de ce genre sont monnaie courante. En rappel, la province du Mai-Ndombe a déjà été le théâtre de conflits communautaires fin décembre 2018 dans le territoire de Yumbi. Les violences avaient opposé des membres des ethnies Tende et Nunu, ont causé la mort d’au moins 500 personnes, selon les Nations Unies.
Fortunée