Mali: La liberté d’expression est de plus en plus en danger

Les journalistes maliens sont de jour en jour contraints au musellement. Les nouvelles autorités du Mali menacent fortement la liberté d’expression. Le directeur de l’information de Joliba TV est convoqué à la Haute autorité de la communication (HAC) s’y est présenté ce lundi 17 octobre.

Le promoteur de Joliba TV, Mohamed Attaher Halidou est convoqué par la HAC suite à un éditorial présenté le 30 septembre dernier dans lequel il exprime ses inquiétudes sur le danger menaçant la liberté d’expression dans son pays, en interpellant l’instance nationale chargée de la régulation des médias pour qu’elle sorte de son silence.

En réponse, la HAC a adressé une mise en demeure à la chaîne pour les propos de son promoteur qu’il considère comme des « manquements ». L’organe de régulation incrimine le fait que Halidou fasse « souvent usage d’expressions à forte connotation péjorative » dans le programme, au sujet des autorités maliennes de transition. Devant ces « griefs », le journaliste est invité lundi 17 octobre à s’expliquer devant la commission de l’éthique, de la déontologie et du contentieux de la HAC.

Les sanctions de la Haute autorité de la communication (HAC) contre la chaîne  suscite davantage inquiétudes sur l’exercice d’une presse libre au Mali. Les confrères de Mohamed Attaher Halidou n’ont pas tardé à réagir sur cette énième entrave à la liberté d’expression. 

Noël Yao est le président de l’Union des journalistes de la presse libre africaine (UJPLA). Joint au téléphone par nos confrères de RFI, il exprime son inquiétude et son soutien: «Notre soutien va à ces médias audiovisuelles, en aucune façon, cet organe ne doit être intimidé, ne doit être pourchassée. Les faits sont sacrés et les commentaires sont libres. C’est une loi universelle de la presse et de sa liberté».

« Sans préjuger de la suite réservée à cette surprenante procédure, le Groupe Patronal de la Presse s’interroge sur l’opportunité d’une telle démarche ainsi que sur la teneur des griefs exposés dans la correspondance de la HAC en date du 12 octobre. Il l’assimile par conséquent à une tentative de musèlement de la presse et d’étouffement de l’expression plurielle, dans un pays où les libertés fondamentales demeurent garanties par la constitution en vigueur », déplore  le Groupe Patronal de la Presse écrite.

Soulignons que depuis l’arrivée au pouvoir de la junte militaire en mai 2021 au Mali, la situation sécuritaire se dégrade de jour en jour. Deux tiers du territoire malien sont sous l’emprise des groupes armés terroristes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique. A cela s’ajoute une situation socio-économique désastreuse marquée par l’ insécurité alimentaire.

Koné

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