Afrique / ONU : Journée internationale des femmes et des filles d’ascendance africaine, une autre discrimination qui ne dit pas son nom !
La récente résolution adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies, proclamant le 25 juillet « Journée internationale des femmes et des filles d’ascendance africaine », se veut un hommage à la lutte mondiale contre l’esclavage et le racisme, ainsi qu’un engagement en faveur de l’égalité des genres. Bien que cette initiative puisse être perçue comme une reconnaissance des injustices spécifiques subies par les femmes et filles d’ascendance africaine, elle présente cependant un risque de marginalisation involontaire, en dissociant les hommes africains de cette lutte contre le racisme et la discrimination.
Le racisme et la discrimination ne connaissent pas de frontières de genre. Ils touchent tous les Africains, hommes, femmes, enfants, sans distinction. Le fait de séparer les femmes et les filles de leurs homologues masculins dans ce contexte crée une fragmentation dangereuse dans la compréhension des dynamiques complexes de l’oppression. Les hommes africains ont, eux aussi, été victimes de l’esclavage, du colonialisme, et continuent de souffrir des effets persistants du racisme systémique. Par conséquent, insister uniquement sur les femmes et les filles d’ascendance africaine en matière de discrimination raciale revient à exclure une partie importante de la population qui, elle aussi, subit ces fléaux.
Il est indéniable que les femmes et les filles d’ascendance africaine affrontent des formes spécifiques de discrimination, à l’intersection du racisme et du sexisme. Toutefois, les hommes africains ne sont pas épargnés par le racisme, la marginalisation économique, les violences policières, et d’autres formes d’oppression. La discrimination est un problème collectif, et en omettant de reconnaître cela, cette résolution de l’ONU risque de créer une dichotomie artificielle, une hiérarchisation des souffrances qui ne reflète pas la réalité complexe des Africains et des Afro-descendants.
Par ailleurs, en focalisant exclusivement sur les femmes et les filles, on pourrait involontairement alimenter une perception erronée selon laquelle les hommes africains seraient moins affectés par le racisme ou que leur expérience serait d’une importance moindre. Ce type de division affaiblit la solidarité nécessaire pour lutter efficacement contre le racisme et les inégalités structurelles qui touchent l’ensemble des communautés d’ascendance africaine.
La lutte contre la discrimination ne doit pas être fragmentée par le genre, mais doit plutôt s’inscrire dans une perspective inclusive et unifiée, tenant compte des réalités vécues par tous les Africains, hommes et femmes.