Burkina Faso : Croissance économique, la Banque mondiale note une amélioration en 2024
La Banque mondiale a présenté, jeudi 10 juillet 2025 à Ouagadougou, son rapport sur la situation économique du Burkina Faso. Ce document analyse l’évolution de l’économie et de la pauvreté en 2024, les perspectives 2025-2027 et les défis du secteur électrique.
En 2024, l’économie burkinabè a enregistré une croissance de 4,9 %, contre 3 % en 2023. Cette performance est principalement portée par le secteur des services, qui a contribué à hauteur de 3,1 points au PIB, ainsi que par l’agriculture (1,9 point). Selon Hamoud Abdel Wedoud Kamil, représentant de la Banque mondiale, cette amélioration s’explique par une progressive sécurisation et une reprise agricole.
Cependant, l’inflation a grimpé à 4,2 % en 2024 (contre 0,7 % en 2023), dépassant la moyenne de l’UEMOA (3,6 %). Cette hausse est attribuée à l’augmentation des prix des denrées alimentaires et de l’énergie. Malgré cela, le taux d’extrême pauvreté a reculé à 23,2 %, avec une baisse plus marquée en milieu rural (-3,5 points) qu’urbain (-1,6 point).
Le déficit budgétaire s’est réduit, passant de 6,5 % du PIB en 2023 à 5,6 % en 2024, grâce à une baisse des dépenses salariales et des subventions, ainsi qu’à une meilleure mobilisation des recettes.
Le rapport souligne également les défis du secteur électrique : seulement 26 % des ménages ont accès à l’électricité (7 % en zone rurale), bien en dessous de la moyenne subsaharienne (52 %). Pourtant, le pays dispose d’un potentiel solaire inexploité de 96 GW, soit 129 fois sa capacité actuelle (738,5 MW). La Banque mondiale recommande des réformes et investissements majeurs pour améliorer l’accès à l’énergie.
Les prévisions tablent sur une croissance de 4,3 % en 2025, pouvant atteindre 5 % d’ici 2027, avec une inflation qui devrait retomber à 3 %. Xavier François Bambara, représentant du ministre de l’Économie, a salué la résilience de l’économie malgré les crises, grâce aux mesures gouvernementales. Ce rapport offre ainsi une analyse approfondie des progrès et des défis économiques du Burkina Faso, tout en soulignant les efforts nécessaires pour une croissance durable.
Amen K.
