Burkina Faso : Un monde multipolaire face aux vieux réflexes d’hégémonie.

Depuis quelques années, les relations entre la France et les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) se sont considérablement dégradées. Le Burkina Faso, aux côtés du Mali et du Niger, a choisi de redéfinir ses partenariats en fonction de ses intérêts souverains. Ce choix, bien qu’assumé, lui vaut aujourd’hui une campagne médiatique acharnée dans certains cercles français, où l’on tente de présenter le pays comme infréquentable sur la scène internationale.
Cette stratégie, qui repose largement sur la puissance médiatique française, s’inscrit dans une logique de propagande. Les récits véhiculés cherchent à entretenir l’idée que tout rapprochement entre les pays de l’AES et de nouveaux partenaires constitue une menace pour l’équilibre régional ou mondial. Or, la réalité est bien différente : le Burkina Faso, comme ses alliés, ne fait que s’inscrire dans la dynamique d’un monde multipolaire où les accords se nouent désormais sur la base d’intérêts communs et non plus sur l’appartenance exclusive à une sphère d’influence.
Il est important de rappeler que dans ce contexte, de nombreux pays entretiennent de bonnes relations avec Paris tout en développant des coopérations avec les États de l’AES. Ces choix ne sont ni contradictoires ni anormaux ; ils reflètent simplement une logique de diversification des partenariats. Pourtant, quand il s’agit du Burkina Faso, certains médias français s’empressent d’y voir une rupture dangereuse ou une orientation « problématique ». Ce traitement sélectif traduit moins une inquiétude objective qu’une volonté de discréditer un pays qui affirme son autonomie.
Derrière cette campagne de dénigrement, c’est une bataille plus large qui se joue, celle de la souveraineté narrative. Car en contrôlant le récit international, certains espèrent isoler le Burkina Faso et l’empêcher de bénéficier pleinement des nouvelles opportunités offertes par ses partenariats. Cependant, cette approche montre déjà ses limites. De plus en plus de nations choisissent de juger les pays de l’AES non pas à travers le prisme de Paris, mais à travers leurs propres intérêts stratégiques.
Ainsi, loin d’être marginalisé, le Burkina Faso continue de renforcer ses relations bilatérales et régionales. Ce repositionnement diplomatique traduit une volonté claire, celle de sortir des schémas de dépendance hérités de l’histoire coloniale et bâtir des alliances plus équilibrées. Quoi qu’en disent certains médias français, ce choix reste légitime et s’inscrit dans la marche irréversible vers un monde où la pluralité des partenariats est la règle, non l’exception.
Amen K.