Burkina Faso : La formalisation de l’or artisanal, un chantier prioritaire pour la souveraineté économique.

Le gouvernement burkinabè intensifie ses efforts pour structurer et formaliser l’exploitation minière artisanale, un secteur crucial pour l’économie nationale. Sous la présidence du ministre de l’Énergie, des Mines et des Carrières, Yacouba Zabré Gouba, un cadre national de concertation des artisans miniers, marquant une étape importante dans cette politique de réforme.

Cette rencontre institutionnelle traduit la volonté du gouvernement d’intégrer pleinement l’activité minière artisanale, longtemps informelle, dans l’économie structurée. Pour le ministre Gouba, ce cadre est un « espace fédérateur » essentiel pour aligner l’administration, les collectivités territoriales et les acteurs de terrain sur une vision commune. L’objectif affiché est de résoudre les difficultés pratiques du secteur tout en se conformant aux « fondamentaux de la Révolution progressiste populaire », plaçant ainsi la souveraineté et la redistribution au cœur de la politique minière.

L’année 2025 a vu des avancées concrètes avec, notamment, la mise en place de dix coopératives minières dans différentes régions. Cette stratégie de structuration vise à professionnaliser la filière. Elle se concrétisera par la délivrance prochaine d’autorisations d’exploitation artisanale permettant de traiter environ 50 tonnes de minerais par jour, encadrant ainsi le volume et les méthodes de production.

La pierre angulaire de cette formalisation est le renforcement du rôle de la Société nationale des substances précieuses (SONASP). Le ministre a appelé à en faire l’unique canal habilité pour la commercialisation de l’or, tant au niveau national qu’à l’international. Cette mesure vise à assainir le circuit économique, à capter la valeur réelle de la production pour le budget national et à lutter contre la fraude.

Cependant, le chemin vers une formalisation complète rencontre des obstacles. Didier Dabiré, représentant des faîtières des artisans miniers, a pointé du doigt la difficile application des textes réglementaires sur le terrain, évoquant un possible « manque de vulgarisation ». Cet aveu souligne le défi de la pédagogie et de l’accompagnement des dizaines de milliers d’orpailleurs vers la légalité, dans un contexte où les pratiques informelles sont souvent ancrées.

Amen K.

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