Algérie : Emmanuel Macron affirme: « Pas d’avenir sans travail sur le passé »
Deuxième jour de la visite d’Emmanuel Macron en Algérie. Le Chef de l’Etat français poursuit les activités inscrites dans son agenda. Il s’est rendu ce matin au cimetière européen de Saint-Eugène, dans la banlieue de la capitale où il s’est recueilli et a longuement déambulé dans les allées du principal cimetière chrétien et juif de la ville du temps de la colonisation où il a notamment rendu hommage aux soldats « morts pour la France ».
Au premier jour de sa visite ce jeudi, le locataire de l’Elysée a réaffirmé sa conviction qu’il faut regarder l’histoire en face, « la France et l’Algérie ont une histoire partagée, douloureuse mais qui ne doit pas empêcher les deux pays d’avancer ensemble. Le président estime qu’il ne s’agit pas de repentance mais de la « reconnaissance de vérités historiques ». D’aucuns estiment que c’est une manière pour Macron de répondre déjà aux critiques qui risquent de s’exprimer en France, où il a relevé, la page n’est pas encore tournée non plus sur la guerre d’Algérie.
En sortant du cimetière, Macron a expliqué à nouveau que la création d’une commission mixte d’historiens pour travailler sur la colonisation de 1830 jusqu’à la guerre de libération, annoncée jeudi, était pour lui une avancée historique. Elle sera composée de cinq à six historiens français, cinq à six historiens algériens. Il a en outre confirmé que la totalité des archives françaises et algériennes seraient ouvertes. Une décision prise de commun accord avec son homologue algérien, avec lequel il dit s’être engagé en confiance.
La guerre d’Algérie ou guerre d’indépendance est un double conflit militaire et diplomatique qui a aussi opposé des nationalistes algériens, principalement réunis sous la bannière du Front de libération nationale (FLN), à la France; et aussi une double guerre civile, entre les communautés d’une part et à l’intérieur des communautés. Elle s’est déroulée de 1954 à 1962 et a enregistré des conséquences assez lourdes : Plus de 250 000 Algériens tués (dont plus de 140 000 combattants, ou membres du FLN), et jusqu’à 2 000 000 envoyés dans des camps de regroupements (sur une population de 10 000 000 de personnes).
Côté français, près de 25 600 militaires sont morts et 65 000 blessés. Les victimes civiles d’origine européenne dépassent les 10 000, dans 42 000 incidents violents enregistrés.
Mawussé