Burkina Faso : IPN-Farafina ou une institution au service de la reconquête intellectuelle et géopolitique.

La création de l’Institut des Peuples Noirs-Farafina (IPN-Farafina), récemment actée par décret, marque bien plus qu’une initiative administrative. Elle s’inscrit comme un acte fondateur dans la trajectoire souverainiste du Burkina Faso, impulsée par la Présidence du Faso et portée par une vision panafricaniste affirmée du Chef de l’État.
Ce renouveau institutionnel apparaît comme une tentative consciente de renouer avec une mémoire longtemps étouffée : celle de la révolution d’août 1983 et du rêve inachevé du Capitaine Thomas Sankara. À travers la réactivation de l’IPN-Farafina, le Burkina Faso semble reconnecter son présent à une source de résistance culturelle, idéologique et diplomatique profondément enracinée dans l’histoire des luttes africaines pour l’émancipation.
Bien au-delà de l’hommage ou du symbole, l’IPN-Farafina pourrait devenir un instrument stratégique pour faire face aux défis contemporains : ceux de l’impérialisme sous toutes ses formes, de la marginalisation des cultures africaines et de l’aliénation intellectuelle. Il peut être le lieu de formation d’une nouvelle élite panafricaine, consciente de ses responsabilités, enracinée dans ses valeurs et porteuse d’une vision souveraine du développement.
Encore faut-il que les intentions se traduisent en actes concrets. L’IPN-Farafina ne doit pas se limiter à une vitrine mémorielle, mais s’imposer comme une véritable plateforme de réflexion et d’action tournée vers l’avenir. Il peut contribuer à reconstruire les consciences, à affirmer une influence géoculturelle crédible, et à porter le flambeau d’une renaissance africaine dans un monde en pleine recomposition.
Le panafricanisme a besoin de lieux d’ancrage. La souveraineté, quant à elle, exige des fondations solides, pensées, vécues et transmises. L’IPN-Farafina porte en germe cette promesse. À nous, citoyens et acteurs du changement, de faire de ce projet une réalité vivante et durable, pour que le réveil de Farafina ne soit pas qu’un espoir, mais une force en marche.
Amen K.