Cameroun: Affaire de grossesse d’une sœur religieuse /Le prêtre ivoirien, Ernest Kouacou dénonce des erreurs de communication
Les images de la sœur Élisabeth avec un gros ventre circule depuis plusieurs jours sur la toile, et suscitent les moqueries des internautes qui voient en cette image, l’abomination qui se cache dans la maison de Dieu. Dans une publication, les responsables du Diocèse de Yaoundé expliquent que c’est bien la Sœur Elisabeth qui est bien connue de plusieurs personnes qui est sur les images. Sauf que le gros ventre de la none, n’est pas une grossesse. La sœur souffrirait d’une maladie qu’elle depuis plusieurs années.
« Quand la perversion envahit le monde, il n’est plus aucun lieu où ne passe la satire et l’infect parole…A nous tous qui sommes choqués par les publications indécentes au sujet de la sœur, que le Seigneur nous donne de tenir tête au malin et qu’il accorde la guérison à la sœur », écrit le Diocèse de Yaoundé. Réagissant à son tour, le père Ernest Kouacou dénonce à son tour des erreurs de communication…
Le père Ernest Kouacou est expert en Communication. Dans une publication sur Facebook, il dénonce des erreurs de communication chez les catholiques. Dans une tribune intitulée « De l’intelligence et de l’art de la communication sur les réseaux sociaux », le Prêtre du diocèse d’Abengourou en Côte d’Ivoire attiré l’attention: « Il est malheureux que certaines personnes passent tout leur temps à mentir et à violer la dignité des personnes sur les réseaux sociaux. » Et d’ajouter que « le fait de partager la photo en question, même tout en ayant l’intention de rétablir ou de défendre la vérité, est une erreur grave de communication ».
« De l’intelligence et de l’art de la communication sur les réseaux sociaux.
Depuis hier, il y a la photo d’une femme en habit de religieuse prise dans un lieu public qui circule sur les réseaux sociaux. Dans la publication initiale, elle est présentée comme une religieuse catholique portant une grossesse avancée.
Je ne vais pas m’attarder sur la publication elle-même puisque celui qui l’a faite, avait un objectif bien précis: jeter l’opprobre et le discrédit sur l’Eglise Catholique comme c’est de mode de nos jours en Afrique.
Je veux tout simplement attirer l’attention de ceux et de celles qui relaient volontairement ou involontairement cette publication, sur le fait qu’ils participent indirectement à colporter de fausses informations.
En effet, le fait de partager la photo en question, même tout en ayant l’intention de rétablir ou de défendre la vérité, est une erreur grave de communication. L’on crée ainsi un effet de halo. C’est à dire que l’on contamine parfois involontairement le public avec un poison qui affecte les facultés cognitives de tous ceux qui voient une telle image.
Il est malheureux que certaines personnes passent tout leur temps à mentir et à violer la dignité des personnes sur les réseaux sociaux.
Comme je l’ai déjà dit ailleurs, il est aujourd’hui nécessaire de créer des programmes scolaires et médiatiques pour l’éducation des populations dans l’utilisation intelligente des réseaux sociaux qui font désormais partie intégrante des réalités socioculturelles dans le monde.
Dans nos pays africains, les dispositions juridiques et les normes qui régissent l’usage des réseaux sociaux resteront toujours inefficaces quand il s’agira de préjudice au détriment des simples citoyens.
Je voudrais ici faire un clin d’œil aux fidèles catholiques ou aux chrétiens qui, à vouloir défendre l’Eglise, tombent involontairement dans l’erreur de propager des fake news. Il n’est pas besoin de partager la publication initiale pour rétablir la vérité. J’ai vu même des pages officielles de certains diocèses qui, pour démentir cette information, ont repris la même image, précisant l’identité de la religieuse en question et diffusant par conséquent des informations sur son dossier médical. C’est une erreur grave de communication qui est contre productive.
Il est temps que les chrétiens en Afrique sachent vraiment se servir intelligemment des nouveaux instruments de communication. »
