Côte d’Ivoire: Réformes dans la filière cacao / les producteurs dotés d’une carte électronique

Le Conseil café-cacao (CCC) distribue aux producteurs depuis le 2 février des cartes électroniques. La démarche poursuit une double vision: renforcer d’une part le processus de traçabilité des plantations jusqu’aux ports d’exportation, et d’autre part s’assurer que les producteurs reçoivent un prix garanti pour leurs produits. 

Ce nouveau système de carte sera fonctionnel, le 1er octobre prochain, début de la prochaine campagne 2023/24. Cela  permettra à la CCC de rejeter les fèves cultivées illégalement et de les retracer des plantations aux ports d’Abidjan et de San Pedro.

Les cartes sont également intégrées à un système de paiement électronique et de portefeuille qui faciliter aux agriculteurs l’obtention du prix garanti à la ferme de 900 FCFA  par kg de fèves, que de nombreux acheteurs ne respectent pas.

Rappelons qu’en avril 2022 avait été lancée la phase pilote de cette distribution des cartes ainsi que le recensement des cacaoculteurs. Le CCC a déjà distribué 100 000 cartes depuis avril dernier et entend atteindre environ 50 000 planteurs par mois jusqu’à la fin de la campagne en cours, à fin septembre.

La réforme s’inscrit dans le cadre des exigences de l’Union européenne visant à interdire les importations de matières premières et de produits liés à la déforestation et aux violations des droits d’ici 2024.

« L’Union européenne a voté une nouvelle loi qui sera bientôt mise en œuvre, et cela nous pousse à développer un système de traçabilité et de certification », a déclaré Yves Brahima Koné, directeur du CCC, à des centaines de producteurs de cacao récupérant leurs cartes dans la ville septentrionale d’Agboville.

La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, a été mise en cause depuis des années pour avoir utilisé des milliers d’enfants travailleurs dans les fermes et détruit de vastes étendues de forêts et de parcs nationaux pour accroître la production.

Il sied de préciser qu’en 2019, le CCC a commandé une étude pour établir le nombre de producteurs de cacao et où ils opéraient. Il a enregistré 995 000 agriculteurs et a constaté que 15 % des plantations se trouvaient dans des zones forestières protégées.

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