Ghana : la présidente de la Cour suprême destituée par le président Mahama

Le président ghanéen John Dramani Mahama a pris une décision majeure lundi 1er septembre 2025 en mettant fin aux fonctions de la présidente de la Cour suprême, Gertrude Araba Esaaba Sackey Torkornoo. Cette décision, annoncée par la présidence dans l’après-midi, intervient quelques heures seulement après la remise d’un rapport d’enquête recommandant sa destitution. Elle a été prise en application de l’article 146(9) de la Constitution ghanéenne.
Dans la matinée, le chef de l’État avait reçu au palais présidentiel le rapport du comité d’enquête chargé d’examiner les trois pétitions déposées contre la magistrate. Le document, remis sous pli scellé par le juge Gabriel Pwamang, président du comité, était le fruit de plusieurs mois de travail mené à huis clos, conformément aux dispositions légales. Le magistrat a dénoncé à cette occasion de « fausses déclarations flagrantes » circulant dans l’opinion publique à propos des membres du panel.
La première pétition, introduite par l’homme d’affaires Daniel Ofori, a constitué l’essentiel des travaux. Treize témoins ont été auditionnés à charge, tandis que la juge Torkornoo a, pour sa défense, présenté douze témoins, dont plusieurs experts. Chaque camp était assisté par quatre avocats, et environ 10 000 pages de documents ont été examinées par le comité. Au terme de ces auditions, la recommandation de destitution a été transmise au président Mahama, qui l’a officialisée le jour même.
La présidence a précisé que la deuxième pétition avait été ajournée à la demande conjointe de la magistrate et du pétitionnaire. Quant à la troisième affaire, les conclusions du comité seront transmises ultérieurement, une fois les travaux achevés.
Cette destitution marque un tournant dans l’appareil judiciaire ghanéen. Elle s’inscrit dans un contexte où l’indépendance et la probité des institutions font l’objet d’une forte attention de la société civile. La présidente déchue de la Cour suprême, qui occupait le poste depuis 2023, avait été au cœur de vives controverses ces derniers mois.
Avec cette décision, le président Mahama entend réaffirmer son engagement à faire respecter les dispositions constitutionnelles et à maintenir la crédibilité de la plus haute juridiction du pays, malgré les tensions que ce limogeage pourrait susciter dans la classe politique et judiciaire.
Amen K.