Mali : Bamako accueille le premier forum agricole de l’AES pour renforcer la souveraineté alimentaire.

Du 18 au 20 septembre 2025, Bamako sera l’épicentre d’une rencontre stratégique entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Les trois pays, membres de la Confédération des États du Sahel (AES), tiendront un forum consacré au développement agricole, avec pour ambition de transformer durablement leurs systèmes de production et d’avancer vers la souveraineté alimentaire.
La commission d’organisation du forum s’est réunie le 9 septembre au ministère malien de l’Agriculture, en présence de responsables des départements de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche. Les échanges ont porté sur les aspects pratiques de l’événement et sur les priorités thématiques, notamment la modernisation des filières, l’accès aux intrants, la résilience face au changement climatique et la valorisation des productions locales.
L’importance de l’agriculture dans les économies de l’espace AES justifie pleinement la tenue de cette rencontre. Selon la Banque mondiale, le secteur représentait 33,45 % du PIB du Mali en 2024, contre 32,49 % en 2023, avec une production céréalière de 10,4 millions de tonnes, soit 5 % au-dessus de la moyenne quinquennale. Au Burkina Faso, la contribution agricole est passée de 16,33 % du PIB en 2023 à 18,59 % en 2024, avec le coton comme principale filière d’exportation. Quant au Niger, l’agriculture demeure vitale, représentant environ 40 % du PIB et occupant près de 80 % de la population active, dominée par l’élevage et les cultures vivrières.
Créée en juillet 2024, la Confédération des États du Sahel regroupe 71,4 millions d’habitants pour un PIB nominal de 62,38 milliards USD en 2024. L’intégration régionale s’est déjà matérialisée par des initiatives notables : une force conjointe de 5 000 soldats, une banque d’investissement régionale, un passeport biométrique commun et la suppression des frais de roaming téléphonique. Sur le plan agricole, l’Alliance of Agricultural Seed Producers of the Sahel (APSA-Sahel), lancée en juillet 2025, vise à renforcer la production locale de semences.
Dans un contexte marqué par l’insécurité, le changement climatique et la dépendance aux importations, le forum de Bamako apparaît comme une étape décisive. Il devrait jeter les bases d’une coopération structurée et durable, capable de transformer les défis du Sahel en opportunités pour ses populations.
Amen K.