Mali: Probable retour de Choguel Maïga au poste de premier ministre
Victime d’un accident vasculaire cérébral en 2021, Choguel Maïga va sans doute retrouver ses fonctions à la primature nigérienne. L’intérim était jusqu’ici assuré par le colonel Abdoulaye Maïga.
Le chef de la junte au pouvoir au Mali a abrogé le décret nommant un colonel Premier ministre par intérim, ouvrant la voie au retour de Choguel Kokalla Maïga à la tête du gouvernement, ont annoncé les autorités dimanche 4 décembre au soir.
Choguel Kokalla Maïga, un civil et vétéran de la politique nommé Premier ministre en juin 2021, a été contraint de prendre ses distances en août après avoir été victime d’un accident vasculaire cérébral à l’âge de 64 ans.
Le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta, avait nommé par décret le 21 août Premier ministre par intérim le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le colonel Abdoulaye Maïga, par ailleurs porte-parole du gouvernement.
Dimanche dernier, le colonel Goïta a abrogé le décret du 21 août, selon le communiqué lu sur la télévision d’État par le secrétaire général de la présidence Mamadou Oulale. Le décret antérieur nommant Choguel Kokalla Maïga chef du gouvernement n’ayant pas été abrogé, celui-ci est censé retrouver automatiquement son poste.
Le retour de Choguel Kokalla Maïga faisait l’objet de spéculations depuis plusieurs jours. Les calculs derrière ce retour ainsi que ses implications sont obscurs, les dynamiques internes à la junte étant entourées du plus grand secret.
Choguel Kokalla Maïga avait été reçu le 25 novembre par le colonel Goïta et lui avait dit être apte à reprendre son poste. Cette rencontre avait nourri les conjectures sur le rétablissement de Choguel Maïga dans ses fonctions.
Le décret lu dimanche soir nomme le colonel Maïga ministre d’État, toujours en charge de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, et appelé à assurer l’intérim du Premier ministre en cas d’absence, d’empêchement ou de vacance du poste.
L’intérim assuré par le colonel Abdoulaye Maïga n’a pas marqué de rupture ou d’inflexion significative dans la trajectoire suivie par la junte portée au pouvoir par un premier coup d’État en août 2020 et confortée par un second en mai 2021. Les grandes décisions passent pour être prises dans un cercle restreint dominé par les militaires, ailleurs qu’au siège du gouvernement.
À la tête du gouvernement pendant trois mois et demi, le colonel Maïga s’est inscrit dans le sillage de son homonyme. Les deux hommes sont les visages de la rupture consommée après mai 2021 avec l’ancien allié français et ses partenaires, et de la réorientation militaire et politique vers la Russie avec le recrutement du groupe Wagner.