RDC : Allocation de 200 millions de dollars pour faire face aux changements climatiques.

La Banque mondiale vient d’allouer 200 millions de dollars pour soutenir la prévention et la gestion des risques climatiques en République démocratique du Congo (RDC). Ce financement, annoncé par Albert G. Zeufack, directeur-pays de la Banque mondiale, intervient après une rencontre avec le Vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, à Kinshasa. L’initiative s’inscrit dans le cadre du plan national d’adaptation (PNA) de la RDC et vise à répondre aux catastrophes liées aux changements climatiques tout en atténuant leurs impacts.

Zeufack a insisté sur l’importance d’investir dans la prévention, rappelant que la RDC est particulièrement exposée à des phénomènes tels que les inondations, l’érosion des sols et les sécheresses. Entre la fin de 2023 et le début de 2024, 18 des 26 provinces ont été gravement touchées par des précipitations extrêmes, ce qui a conduit à des niveaux record du fleuve Congo. Plus de 300 personnes ont perdu la vie et deux millions ont été déplacées, dont 60 % d’enfants, selon les chiffres de l’UNICEF. Près de 100 000 habitations, 1 325 écoles et 267 centres de santé ont été détruits.

Les discussions ont également porté sur la reconstruction des infrastructures détruites et l’installation de systèmes d’alerte précoce pour mieux prévenir les futures catastrophes. Ce soutien s’inscrit dans le cadre d’un partenariat signé en 2022 entre la Banque mondiale et la RDC, qui se poursuivra jusqu’en 2026 pour renforcer les capacités du pays dans la lutte contre le changement climatique.

Cependant, ces efforts ne seront pas suffisants pour permettre à la RDC de faire face aux risques climatiques. Le pays est classé cinquième au monde parmi les plus exposés aux effets des changements climatiques, avec des capacités d’adaptation jugées très faibles. Bien que la RDC vise une réduction de 21 % de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, elle ne pourra financer que 2 % de ces efforts, le reste dépendant de financements extérieurs.

Il est temps de mettre en œuvre une réelle politique de lutte contre le changement climatique en RDC et en Afrique en général. Le rapport « State and Trends in Adaptation in Africa Report 2021 » souligne que le continent a besoin de 331 milliards de dollars pour financer ses mesures d’adaptation d’ici 2030. Face à ces défis majeurs, une mobilisation internationale accrue et des politiques locales robustes sont nécessaires pour protéger les populations et préserver l’environnement.

L’allocation récente de la Banque mondiale constitue un pas dans la bonne direction, mais il est impératif que cette aide soit accompagnée de stratégies de long terme, adaptées aux réalités locales et soutenues par une coopération internationale renforcée. Les risques climatiques croissants exigent une réponse collective pour garantir un avenir résilient aux communautés vulnérables en RDC et au-delà.

Amen K.

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