République Centrafricaine: Les casques bleus togolais en mode sensibilisation contre la vindicte populaire sur des accusations de sorcellerie

En République Centrafricaine, la vindicte populaire sur la base des accusations de sorcellerie sont monnaie courante et les victimes se comptent par dizaine chaque année. La plupart des victimes de cette pratique sont des femmes, des enfants et des personnes âgées. Cette multiplication des actes de violences basées sur le genre est corollaire des plusieurs années d’instabilité politique et sécuritaire ayant débouché sur la guerre civile mais est aussi due au contexte socio-économique chancelant, favorable aux suspicions.

En décembre dernier à Kaga-Bandoro, un individu accusé de pratique de sorcellerie n’a eu la vie sauve que grâce aux éléments de la MINUSCA qui sont intervenus pour extirper le présumé des mains d’une foule en courroux qui s’apprêtait à lui faire subir les pires tourments.

En mission de maintien de paix au sein de la MINUSCA en Centrafrique, les casques bleus togolais  mènent un combat quotidien fort louable pour contenir la justice populaire , destructrice de la cohésion sociale.

Dans le village de Maliko-Lépreux, des casques bleus togolais, notamment les policiers ont organisé une campagne dans un camp de déplacés locaux. L’objectif est de les sensibiliser aux conséquences dramatiques de la justice populaire portant sur des accusations infondées de sorcellerie.

La Centrafrique est un pays très porté sur la spiritualité. Dans le code pénal centrafricain, les articles 149 et 150 condamnent les « pratiques de charlatanisme ou de sorcellerie susceptibles de troubler l’ordre public ou de porter atteinte aux personnes ou à la propriété », notamment les pratiques qui occasionnent des « blessures graves ou des infirmités permanente » ou encore « la mort ». Ces deux articles aux contours vagues et imprécis, conduisent fréquemment à un déchainement populaire dans les cas de soupçons . Les populations, notamment celles rurales, n’hésitent pas à recourir au lynchage contre les personnes soupçonnées.

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