Sénégal: Le deuxième sommet africain sur l’alimentation s’est achevé sur un appel à réinventer le modèle agricole
C’est le vendredi 27 janvier dernier qu’a pris fin la deuxième édition de sommet africain sur l’alimentation, co-organisé par le Sénégal et la Banque africaine de développement (BAD). Cette conférence qui a rassemblé pendant trois jours, 34 chefs d’État et de gouvernement dont le Président irlandais Michael D Higgins et 70 ministres et partenaires du développement.
» Nourrir l’Afrique : souveraineté alimentaire et résilience« , c’est le thème qu’a porté le sommet « Dakar 2 ». Selon le ministre sénégalais de l’Agriculture Aly Ngouille Ndiaye, « chaque pays est venu avec un pacte national d’alimentation à présenter à la BAD et aux autres partenaires au développement ».
A l’issue des travaux de cette rencontre, les bailleurs se sont accordés pour investir 30 milliards de dollars pour remodeler l’agriculture en Afrique, afin de stimuler la productivité agricole.
Sur ces 30 milliards de dollars, la BAD prévoit contribuer à hauteur de 10 milliards sur cinq ans et la Banque islamique de développement, 5 milliards.
Les Pays-Bas prévoient un financement de 450 millions d’euros. L’annonce a été faite dans un message vidéo, par la directrice générale néerlandaise de la coopération, Kitty Van Den Heijden. Le financement se fera sur les cinq prochaines années et sera destiné à des programmes de sécurité alimentaire. Le pays européen compte soutenir à hauteur de 30 millions de dollars, la Facilité africaine de production alimentaire d’urgence de la BAD. Le Canada, l’Allemagne, et d’autres se sont engagés aussi mais sans annoncer les montants.
La Déclaration de Dakar
Outre l’annonce du financement, le sommet a aussi été l’occasion de définir une déclaration dénommée la « Déclaration de Dakar »- qui sera soumise à l’Union africaine (UA).
Dans cette résolution, les dirigeants se sont engagés à allouer au moins 10 % de leurs dépenses publiques à l’agriculture. Ils ont aussi déclaré vouloir élaborer et mettre un œuvre de solides programmes nationaux pour stimuler la productivité et accroître la résilience afin d’atteindre la sécurité alimentaire et l’autosuffisance.
Egalement dans cette déclaration, il a été question de mettre en place des zones spéciales pour la transformation agro-industrielle, des réformes foncières, d’innovations technologiques.
Toutefois, les participants ont aussi évoqué une révision du modèle agricole majoritairement promu sur le continent africain : « il faut réinventer le modèle », a appelé de ses vœux Ibra Touré, directeur régional du Cirad..
Pour le Premier ministre sénégalais Amadou Ba, « c‘est un paradoxe que l’Afrique soit le plus grand continent mais aussi le plus dépendant. A partir de maintenant, il faut en finir avec la dépendance. L’Afrique doit consommer ce qu’elle produit et produire ce qu’elle consomme ».
Le Président irlandais Michael Higgins, qui a assisté aux trois jours du sommet, a de son côté lancé un appel à un soutien mondial pour le programme » Nourrir l’Afrique « : «Faisons de ce siècle le siècle de l’Afrique, celui qui verra le continent se libérer de la faim», a-t-il lancé.