Togo: Ouverture ce lundi du procès du Gal Félix Kadangha et co-accusés. L’ex chef d’état major risque une peine de 20 ans de prison
Ce lundi s’ouvre à Lomé le procès portant sur le dossier de l’assassinat en mai 2020 du Col Toussaint Bitala Madjoulba, ancien chef corps du 1er Bataillon d’intervention rapide (1er BIR). Sur le banc des accusés, Général Abalo Kadangha, ancien chef d’Etat-major général des Forces armées togolaises (FAT) et plusieurs autres militaires, arrêtés en janvier dernier.
Il s’agit pour bon nombre d’observateurs d’un procès sans précédent. Comparaissent devant le tribunal militaire, l’ancien bras droit du Président Faure Gnassingbé, Général Abalo tombé en disgrâce depuis quelques années, et d’autres militaires, poursuivis pour le meurtre de Toussaint Bitala Madjoulba.
L’ancien chef d’Etat-major général des Forces armées togolaises (FAT), accusé de «complicité d’assassinat, complicité d’entrave au bon fonctionnement de la justice et complot contre la sécurité intérieure de l’Etat», pourrait être condamné à 20 ans de prison.
Ce procès dénommé officiellement « Affaire ministère public contre Songuine Yendoukoa et autres », s’ouvre 3 ans après l’assassinat du Col Toussaint Bitala Madjoulba. Le procureur militaire, Mgt-Lcol Kpatchaa Melou en a fait cas à Me Amegankpoe Yaovi, avocat au Barreau du Togo et avocat de la défense du Général Abalo Kadangha.
En effet, par ordonnance pris le 12 octobre dernier, le juge d’instruction militaire a ordonné le renvoi à la chambre criminelle du tribal militaire des nominés Songuine Yendoukoa et autres dans l’affaire visée.
« Faisant suite à cette ordonnance, j’ai l’honneur de porter à votre connaissance que l’audience de jugement de cette affaire dans laquelle vous êtes conseil du prévenu Général de Division Kadangha Abalo, poursuivi pour complicité d’assassinat, complicité d’entrave au bon fonctionnement de la justice et complot contre la sécurité intérieure de l’Etat, s’ouvre le lundi 23 octobre 2023 à 8 heures à la grande salle des audiences du tribunal de grande instance de Lomé », peut-on lire dans le communiqué du procureur militaire.
L’ouverture du procès va permettre de faire la lumière sur le meurtre de Col Bitala Madjoulba, tué dans son son bureau au camp le 04 mai 2020, au lendemain de la cérémonie de prestation de serment du chef de l’Etat Faure Gnassingbé, réélu au scrutin présidentiel du 22 février 2020.
Au Togo, le Code pénal en son article 664 punit le complot contre la sécurité intérieure de l’Etat, d’une peine de vingt (20) ans de réclusion criminelle
« La peine est portée au maximum de la réclusion criminelle à temps lorsqu’il est commis par une personne dépositaire de l’autorité publique », stipule l’article en question.