Burkina Faso : Vers une Redéfinition de la Fête Nationale et des Symboles Historiques.
Ce lundi 2 décembre 2024, le Premier ministre, Me Apollinaire Kyélèm de Tambèla, a participé avec son équipe au rituel de la montée des couleurs. Cette cérémonie a servi de cadre pour soulever un débat crucial : la pertinence de la date du 11 décembre comme fête nationale du Burkina Faso.
Dans son discours, Me Kyélèm de Tambèla a questionné le choix historique du 11 décembre, tout en revisitant des faits marquants de l’histoire du pays. Il a rappelé que cette date, marquant l’autonomie interne en 1958 dans le cadre de la loi-cadre de Gaston Defferre, n’a pas constitué une rupture avec le colonialisme, mais plutôt une évolution sous les auspices du colonisateur. « Le 11 décembre 1958, tout comme le 5 août 1960, n’a entraîné aucune remise en cause fondamentale des structures coloniales », a-t-il expliqué.
Pour le chef du gouvernement, il est nécessaire de définir le symbole que la fête nationale doit incarner. « Devons-nous continuer dans la continuité du sillage colonial, ou embrasser un patriotisme qui marque une véritable rupture avec le colonialisme et le néocolonialisme ? » a-t-il interrogé.
Par ailleurs, le Premier ministre s’est prononcé sur le panafricanisme, dénonçant le « panafricanisme de façade » qui, selon lui, s’accommode du néocolonialisme. Il a affirmé que le véritable panafricanisme exige le démantèlement des structures impérialistes, sans quoi les regroupements comme la CEDEAO et l’Union Africaine (UA) demeureront inefficaces.
Dans sa réflexion, Me Kyélèm de Tambèla a proposé plusieurs dates emblématiques de la résistance et de la souveraineté du Burkina Faso : le 3 janvier 1966 (soulèvement populaire contre la 1ère République), le 4 août 1983 (début de la Révolution démocratique et populaire), le 30 octobre 2014 (insurrection populaire), et le 30 septembre 2022 (avènement du président Ibrahim Traoré).
Le Premier ministre a souligné entre autre que l’histoire du Burkina Faso, bien que récente, est riche en événements significatifs. « Chacun doit choisir de se placer du bon côté de l’histoire », a-t-il affirmé, appelant à une réflexion collective sur l’héritage historique et son impact sur l’avenir du pays.