Mali-Russie : Un Partenariat Stratégique Renforcé par Trois Accords Majeurs.

La visite officielle du président de la Transition du Mali, le général Assimi Goïta, en Russie marque un tournant décisif dans les relations bilatérales entre Bamako et Moscou. Accueilli au Kremlin le 23 juin par Vladimir Poutine, le chef de l’État malien a entamé un tête-à-tête suivi d’une cérémonie de signature de trois accords majeurs, symboles d’un partenariat stratégique en pleine consolidation.
Le premier accord instaure une commission intergouvernementale destinée à structurer la coopération économique, scientifique, technique et commerciale entre les deux pays. Cet outil vise à encourager les investissements russes au Mali, tout en facilitant les transferts de technologies et l’accès aux marchés russes pour les produits maliens. Il marque une volonté partagée de développer des filières industrielles locales, au-delà de la simple extraction des matières premières.
Le deuxième accord, d’ordre stratégique, concerne l’énergie nucléaire à usage civil. Signé avec le géant russe Rosatom, il ouvre la voie à un accompagnement technique à long terme pour soutenir la politique énergétique du Mali. Ce partenariat, crucial dans un pays où moins de 45 % de la population a accès à l’électricité, comprend des formations, des études préliminaires et un appui scientifique sur la gestion du combustible nucléaire.
Le troisième accord pose les bases d’un cadre juridique global pour les relations bilatérales. Il réaffirme les principes de souveraineté, de non-ingérence et de solidarité politique. Sur le plan sécuritaire, il prévoit un soutien accru de la Russie à travers la nouvelle structure militaire Africa Corps, remplaçante du groupe Wagner, et déjà active dans la formation et le soutien logistique aux forces maliennes.
Le secteur minier n’a pas été en reste. Le projet de raffinerie d’or de Sénou, fruit d’un partenariat avec la société russe Yadran, a été évoqué. Cette infrastructure, censée produire jusqu’à 200 tonnes d’or par an, s’inscrit dans la volonté malienne de mieux contrôler sa chaîne de valeur aurifère, malgré certaines critiques sur la part détenue par l’entreprise étrangère.
Cette visite de cinq jours s’inscrit dans une stratégie plus large de diversification des partenaires internationaux, amorcée après le retrait des forces françaises et de la MINUSMA. Vladimir Poutine a salué une relation « ancienne et stratégique », tandis que le général Goïta a souligné l’importance d’une coopération respectueuse de la souveraineté nationale.
Amen K.