Burkina-Faso: Conférence des Commissaires de police / le Chef de l’Etat appelle à redoubler d’effort et changer de style face à la situation sécuritaire

Ce jeudi 9 février 2023, a démarré à Ouagadougou une conférence des commissaires de la police nationale, portant sur le thème  « La police nationale à l’heure de la modernisation institutionnelle et des défis sécuritaires». L’ouverture de cette grande rencontre qui rassemble durant 48 heures plus de 300 officiers de la police a été présidée par le Capitaine Ibrahim Traoré, qui convié les participants à l’engagement, la mobilisation et à la vigilance dans le contexte sécuritaire actuel du pays.

Selon le Président Traoré, la guerre anti-terroriste est une guerre d’intelligence qui nécessite plus d’engagement de toutes les forces du pays. Pour cela, les cadres de la police doivent changer de style,  instruire leurs éléments, les motiver, les recycler, les former pour qu’ils puissent s’adapter à ce nouveau concept de guerre.

« Je ne vous dis pas  (24h/24h) à être sur le terrain mais, souvent, il faut y allez. Allez-y, voyez, montrez-les, voyez-les failles, corrigez-les à partir de là, ils vous respecteront. Si le subordonné ne vous sent pas à ses côtés, ne sent pas que vous avez un plus, juste là à lui donner des ordres, il est réticent ».

Pour le Président Traoré, la guerre n’est pas au dessus des forces combattantes quand il y’a la volonté et le dynamisme.

« Dans cette guerre, il va falloir arrêter la paresse. Il va falloir verser plus de sueur. La paresse ne nous arrange pas. L’ennemi lui-même n’est pas paresseux. Vous ne le voyez jamais venir. C’est très rare de le voir venir vous attaquer et comment il vient ? Il coule assez de sueur pour arriver à vos positions. Mais pourquoi, nous ne voulons pas couler assez de sueur pour aller vers lui ? Pourquoi nous voulons être à l’aise, rouler  sur nos pistes, tomber dans des embuscades ? Il  n’est pas sur des pistes. Pourquoi nous continuons de mourir sur la piste ? »a interrogé le Chef de l’Etat.

Le président Traoré, face aux commissaires, n’a pas manqué d’évoquer la corruption et le laxisme qui constituent des failles pour ce combat contre l’ennemi.  « Est-ce les hommes se rendent compte que lorsqu’on te met à un poste de contrôle et que vous laissez passer des véhicules, peut-être qu’on ne s’intéresse qu’aux cars, ces véhicules transportent quoi ? (…) Par cette manière, vous pouvez laisser un véhicule qui transporte des armes qui va aller tuer soit nos frères ou des gens qui sont très proches par notre faute ».

Soulignons que la conférence des commissaires de la police nationale est un cadre de réflexions et de concertation  sur le passé et l’avenir de l’institution mais aussi sur la gestion participative en lien aux questions importantes de la Police nationale. « Elle sert de cadre pour mener des réflexions et de faire des propositions, entre autres, sur les défis sécuritaires du moment, les stratégies opérationnelles pour faire face à l’insécurité, les grandes orientations relatives à la vie de l’institution, l’état de la déontologie et dans les discipline de la police nationale », a affirmé le Directeur General de la Police nationale, le Contrôleur général de police, Roger Ouédraogo.

Le ministre en charge de la sécurité a tenu à préciser que la police doit prendre en compte les nouvelles orientations qui lui ont été données et savoir que toutes les forces y compris elle-même sont appelées à se donner plus dans la lutte contre les violences terroristes : « Il faut qu’on puisse s’armer de courage et qu’on puisse savoir que l’ennemi qui est en face à savoir le terroriste, n’est pas plus fort que nous. Il n’est pas plus intelligent que nous. Il faut juste une intelligence collective pour venir à bout de ces terroristes », a déclaré le Colonel Boukaré Zoungrana.

Celui-ci a aussi assuré qu’il sera mis à la disposition de la police des moyens (armement) comme les autres unités en charge de la sécurité.

13 thèmes composent le menu de cette conférence des commissaires, qui sera aussi animé par des tables rondes portant sur les défis sécuritaires, la déontologie et la discipline.

Raïssa

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