Burkina Faso : Création d’un nouveau prix Thomas Sankara, un appel à la concertation du FESPACO
L’annonce de la création d’un « Prix Thomas Sankara pour le panafricanisme » dans le cadre des innovations du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) 2025 a suscité une mise au point de Balufu Bakupa-Kanyinda, cinéaste, écrivain, poète congolais et fondateur du Prix Thomas Sankara (PTS) en 2014.
Balufu Bakupa-Kanyinda rappelle que le Prix Thomas Sankara, dédié à la valorisation des courts-métrages africains, n’a jamais connu d’interruption depuis sa création. Ce prix a été attribué pour la première fois lors du FESPACO 2015 et célébrera son dixième anniversaire en 2025. Il souligne que, contrairement aux affirmations relayées, le PTS a continué à être présent à chaque édition du festival, y compris en 2023, où il a été décerné au Mémorial Thomas Sankara en présence des autorités burkinabè.
Balufu Bakupa-Kanyinda, auteur du film Thomas Sankara, le Baobab de Dagnoën présenté au FESPACO 1993, est également membre fondateur du Mémorial Thomas Sankara. En reconnaissance de son engagement pour la mémoire panafricaine, il a été décoré chevalier de l’Ordre du mérite des arts du Burkina Faso.
Il exprime sa surprise face à l’annonce d’un prix portant presque le même nom que celui qu’il a instauré. Bien qu’il salue l’intention de rendre hommage à Thomas Sankara, il estime que la création de ce nouveau prix risque de créer une confusion préjudiciable à l’identité du PTS, reconnu pour son rôle pionnier dans la promotion du cinéma panafricain.
Balufu Bakupa-Kanyinda rappelle que le PTS bénéficie depuis son lancement du soutien indéfectible du FESPACO, des autorités burkinabè et de personnalités panafricaines. Il cite notamment les anciens ministres de la Culture Tahirou Barry, Abdoul Karim Sango, l’actuel ministre Jean Emmanuel Ouédraogo. Il appelle à une démarche concertée pour préserver l’héritage du Prix Thomas Sankara et demande au FESPACO d’engager un dialogue constructif. Le PTS reste un symbole d’espoir et de créativité panafricaine, a-t-il fait savoir.
Amen K.