Burkina Faso : Liberté de presse ou liberté de nuire, quand certains journalistes oublient que la patrie est en guerre.

Le congrès extraordinaire de l’Association des journalistes du Burkina (AJB) a encore une fois servi de tribune à des discours victimaires, où l’on dénonce avec emphase un prétendu « recul des libertés » sans jamais contextualiser les mesures exceptionnelles imposées par une guerre existentielle contre le terrorisme. Curieuse époque où certains professionnels des médias, confortablement installés dans leurs rédactions, s’érigent en juges suprêmes des sacrifices consentis sur le front, sans jamais avoir éprouvé la réalité du terrain.
Le président de l’AJB, M. Guezouma Sanogo, aurait pu saisir cette occasion pour appeler ses pairs à un sursaut patriotique. Au lieu de cela, il a préféré aligner des clichés tout droit sortis des manuels néocoloniaux, accusant les autorités d’être des « fossoyeurs de la liberté de presse ». Pendant que des soldats meurent au front, que des villages entiers vivent sous la menace terroriste, certaines parmi eux se permettent de raconter des balivernes sur les médias. Où est la déontologie quand, sous couvert de « droit à l’information », on alimente la désinformation et la démobilisation ?
Certains journalistes burkinabè feraient bien de descendre de leur tour d’ivoire. Qu’ils aillent donc à Kaya, à Djibo ou à Solenzo pour ne citer que ces zones pour constater l’horreur que subissent leurs compatriotes avant de donner des leçons de démocratie. Le président Sanogo gagnerait en crédibilité s’il organisait des reportages de terrain avec ses membres plutôt que de réclamer des droits qu’aucune nation en guerre ne peut garantir absolument.
Il faut vivement que l’actuel président Guezouma Sanogo de l’AJB aussi aille pour être un témoin vivant dès son retour pour ses camarades qui s’adonnent à des accusations inutiles et infondées à l’endroit des autorités du pays.
La liberté de la presse n’a jamais signifié la liberté de trahir. Quand la survie de la nation est en jeu, le devoir d’informer doit s’allier à celui de protéger. L’AJB ferait mieux de se demander pourquoi une large partie de l’opinion burkinabè soutient les mesures des autorités au lieu de pleurnicher sur des « régressions » imaginaires.
Amen K.