Burkina/Mali/Niger: Création de l’ AES, retrait de la CEDEAO. Et la suite?

AES

Avec les trois Etats du Sahel dirigés par des transitions (AES), il est évident qu’on est loin d’être au bout des surprises. Dans leur quête de la vraie indépendance et du développement, le Burkina, le Mali et le Niger, ont décidé de « prendre leur destin en mains ». C ‘est ainsi que les juntes parvenues au pouvoir dans ces pays et déterminées à sortir leurs peuples du joug terroriste et impérialiste,  enchainent des actes forts allant dans le sens de l’intérêt supérieur de leur nation.

Rupture de la collaboration militaire avec la France, création de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), élaboration des projets de développement de grande envergure, parfaite coordination des opérations militaires contre le terrorisme et l’insécurité transfrontalière, sont entre autres les grands pas posés par les transitions et la démonstration de leur volonté d’amorcer le processus de la souveraineté politique et économique.

Devenue un instrument manié à volonté par les puissances impérialistes et transformée en oppresseur des peuples de ses Etats membres, la CEDEAO n’a porté aucune assistance à ces trois pays en proie depuis une décennie à des attaques barbares des groupes terroristes téléguidés par des forces extérieures. Pire elle leur a imposé des sanctions sévères en violation à ses propres textes.

Le cas le plus révoltant a été les lourdes et sévères sanctions prises sans état d’âme contre les 25 millions de nigériens, par les décideurs de l’organisation sous l’influence de la France, qui n’a pas digéré la perte d’un grand allié préservateur de ses intérêts et parrain des groupes comme Mohamed Bazoum.

Déçus par cette institution qui a tourné le dos à ses idéaux, le Burkina, le Mali et le Niger, n’ont d’autre choix le divorce vis-à-vis de l’organisation. Surprise par cette décision, la réaction de la CEDEAO ne s’est pas faite attendre. A travers un communiqué, la commission de l’institution semble enfin prendre conscience.

« Le Burkina Faso, le Mali et le Niger demeurent des membres importants de la Communauté et la Conférence reste déterminée à trouver une solution négociée à l’impasse politique », indique t-on dans la note .

Le Président burkinabè est le premier Chef d’Etat à se prononcer publiquement sur cette décision. Dans une interview, le Capitaine Ibrahim Traoré affirme que cette décision de son pays est irréversible. C’est un «chemin de non retour », a-t-il laissé entendre.

Et comme on pouvait s’y attendre, l’AES ne compte pas en rester là. D’autres surprises vont suivre dans les semaines à venir. «Laissez venir les choses. Tout ce que nous faisons cela vous a surpris, n’est-ce pas ? Des choses vont peut-être vous surprendre encore», a promis le chef de l’Etat.

Il sied de rappeler que l’AES envisage disposer sa propre banque  centrale et créer sa propre monnaie. Selon le Président Traoré, le changement ne va pas se limiter à tourner la page du franc CFA.

«Il n’y a pas que la monnaie. Tout ce qui nous maintient dans l’esclavage, nous allons briser ce lien. Les chaînes que nous sommes en train de briser, c’est pour toujours », a-t-il souligné.

Il paraît évident que quelles que soient les démarches qu’elle va entamer pour maintenir la Communauté à 15 pays, la CEDEAO a déjà perdu ces 3 plus grands Etats du Sahel. L’ occasion ce retrait était prévisible, au regard des agissements incohérents de l’organisation à l’encontre des ces pays. Dans son allégeance à la France, l’organisation a loupé l’occasion de faire asseoir la solidarité et l’assistance et la fraternité qui étaient ses fondamentaux.

Fatou Coulibaly

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