États-Unis: 70è anniversaire de la fin de la ségrégation scolaire; le Président Joe Biden en Géorgie pour la célébration

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Le 17 mai 1954, les Etats-Unis sonnaient la fin de la ségrégation raciale en vigueur dans les établissements scolaires. C’était au détour de l’arrêt de la Cour suprême Brown v. Board of Education. L’arrêt de la Cour suprême Brown v. Board of Education mettant  fin à la ségrégation scolaire aux États-Unis, a été une décision majeure dans l’histoire de la lutte pour les droits civiques. Pour célébrer les 70 ans de cet évènement, Joe Biden et sa vice-présidente Kamala Harris ont effectué ce vendredi une visite en Georgie

Tout est parti de la plainte déposée par le père d’une écolière noire du nom de Linda Brown, qui s’est vue refusée dans une école primaire pourtant à proximité de son domicile à Topeka au Kansas. Et pour cause, l’école était réservée aux Blancs. Ses parents n’avaient alors d’autre choix que de la scolariser dans un établissement situé à plus d’un kilomètre de chez elle. Le père, Olivier Brown saisit alors la Cour de district des États-Unis du Kansas contre les services de l’enseignement scolaire de Topeka pour discrimination.

Le père de Linda n’était pas le seul à contester la loi dans cet État du centre, où les mairies des villes de plus de 15 000 habitants peuvent séparer les écoles primaires. Une douzaine de plaintes sur des faits similaires sont regroupées et soutenues par le NAACP (l’association nationale pour le progrès des gens de couleur), la principale organisation de défense des droits civiques de l’époque. Dans sa décision, la Cour de district reconnaît que la ségrégation scolaire a un impact néfaste sur les écoliers noirs tout en se pliant à la doctrine « separate but equal », pilier juridique de la politique ségrégationniste.

Les familles font appel et leur dossier se joint à quatre affaires semblables de Caroline du Sud (Briggs v. Elliott), du Delaware (Bulah et Belton v. Gebhart), de Virginie (Davis v. Prince Edward County) et de Washington (Boiling v. Sharpe). La NAACP lie ces cinq cas sous le seul nom de Brown et al. V. Board of Education of Topeka et al et les fait remonter jusqu’à la Cour suprême, qui accepte de revoir tous ces jugements. Les plaignants insistent notamment sur l’impact psychologique de ce système sur les enfants noirs et sur l’inégalité de la qualité des services entre écoles blanches et afro-américaines.

Après deux ans, la Cour rend sa décision le 17 mai 1954. À l’unanimité, les neuf juges décrètent que la ségrégation raciale est inconstitutionnelle dans les écoles publiques. L’arrêt Brown est historique. Mais son application est plus problématique. S’il représente une victoire en annulant les lois ségrégationnistes issues de l’arrêt Plessis v. Fergusson et prononce la fin de la ségrégation scolaire, il n’impose aucun calendrier et laisse sa mise en place aux bons soins de chaque État. Un second arrêt Brown v. Board of Education en 1955 demande aux États d’accélérer le processus.

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