Guinée-Equatoriale : Démarrage de la campagne électorale/ Ça y est, la machine à fraude est mise en marche
Début de la campagne électorale ce jeudi en Guinée-Equatoriale . Le président avide de pouvoir Nguema Obiang Mbasogo se représente pour sa propre succession au trône présidentiel. Une preuve qu’il est irrassasiable après 43 ans passés à brimer le peuple équato-guinéen.
La campagne électorale pour les élections a démarré sur tout le territoire équato-guinéen. Eu égard aux scrutins passés, il est clair que les deux concurrents de Obiang Nguema ne jouent qu’un rôle présentiel à ces élections. Le régime Nguema a autorisé les candidatures de Andrés Esono Ondo de la Convergence pour la démocratie sociale( CPDS), et de Buenaventura Monsuy Asumu du Parti de la coalition sociale et démocrate. Le seul et unique but est de donner une légitimité et une apparence pluraliste et démocratique aux élections. Encore que le dernière formation n’est en réalité qu’un parti satellite du parti au pouvoir. Il a été allié du PDGE lors des derniers scrutins locaux.
Pour pouvoir assouvir sa faim du pouvoir, Nguema père, en 2011, a levé l’âge plafond d’accès à la présidence fixé à 75 ans par la Constitution.
La Guinée-Equatoriale est le troisième exportateur de pétrole en Afrique subsaharienne. Et pourtant, plus de 70% de sa population d’environ 1, 4 millions d’habitants, vivent dans la misère et le manque total d’accès aux services sociaux. Selon Severo Moto, opposant historique contraint à l’exil en Espagne, Teodoro utilise les revenus de la rente pour enrichir son clan. Et aussi pour se maintenir au pouvoir. Selon lui, le chef de l’État prépare déjà sa succession :
« C’est Obiang qui convoque les élections et c’est lui qui va les gagner. Mais il est probable qu’il soit en train de préparer son fils à reprendre le pouvoir avant de le quitter. Ou même peut-être avant de mourir. Car il a une santé très compliquée. » estime-t-il.
Des déclarations qui ne surprennent pas. Le doyen des chefs d’état en Afrique nous a habitué à des scores astronomiques. La campagne électorale n’est en fait qu’une formalité, pour s’imposer une fois de plus comme dirigeant au peuple malmené.
En rappel a remporté cinq élections présidentielles avec au moins 95 % des voix depuis 1982. Le parlement sortant est monocolore. Le PDGE s’est octroyé 99 sièges des 100 à la chambre basse, et la totalité des sièges à la chambre haute. Des pourcentages poutiniens qui ont amené de nombreux gouvernements étrangers à critiquer le processus électoral pour son manque de crédibilité.
Il est logique d’en déduire que le régime vient une fois encore d’activer sa machine à fraude, dès le coup d’envoi de la campagne électorale. Car, c’est anormal que le peuple privé de son droit politique et social, et menacé quotidiennement continue à donner sa voix à son bourreau. A moins qu’il se plaise bien dans les conditions misérables dans lesquelles le dirigeant dictateur et ses proches l’ont enfoncé. Et ceci depuis presque un demi-siècle.
Nsang