Guinée-Equatoriale : Elections du 20 novembre/Que peut-on espérer après-demain ?

Elections générales ( présidentielle, municipales et législatives) demain dimanche 20 novembre en Guinée-Equatoriale. Trois candidats sont en lice pour le fauteuil présidentiel nommément:  le président sortant, Teodoro Obiang Nguema, 80 ans (43 ans au pouvoir), Andrés Essono Ondo, du parti Convergence pour la démocratie sociale (CPDS) et  Buenaventura Monsuy Asumu du parti de la coalition sociale-démocrate (PCSD).

Les équato-guinéens  se rendent dans les urnes ce dimanche 20 novembre pour choisir celui à qui sera confié la destinée du pays pour les 7 prochaines années, mais aussi ceux qui vont siéger au parlement pour la prochaine législature et les élus locaux. L’idée d’organiser ces 3 scrutins simultanément émane du parti au pouvoir qui évoque la crise économique. La présidentielle était prévue pour  début 2023. Selon le parti,  le changement de calendrier vise à faire des économies.

Mais certains observateurs pensent que ce changement brusque du calendrier est dû aux intenses pressions. Lesquelles viennent d’une partie de la communauté internationale qui souhaite voir le président Teodoro Obiang Nguema, 80 ans, au pouvoir depuis le coup d’État de 1979 contre Francisco Macias Nguema, quitter bientôt le pouvoir dans le cadre d’une transition apaisée.

Mais la question que bon nombre d’observateurs se posent est la suivante : à quel changement politique peut-on s’attendre au lendemain des élections du 20 novembre ?

La principale formation politique de l’opposition à ces élections générales entend siéger au parlement, pour peser de son poids dans les grandes décisions et lois qui y sont votées. « Il faut que le Parlement soit un pouvoir indépendant du pouvoir exécutif. Jusque-là, nous au CPDS (opposition) constatons que le Parlement fonctionne selon la volonté du président Obiang. Ce qu’il dit, c’est ce que fait le Parlement ! », déclare Juan Nzo Ondo, candidat aux législatives pour le Parti Convergence pour la démocratie sociale (CPDS) de l’opposant Andrès Essono Ondo.

Le troisième candidat Buenaventura Monsuy à ces élections, lui, a déploré le fait que toute sa campagne n’avait pas été diffusée à la télévision publique. Il a appelé la population à voter contre le président sortant pour « mettre un terme à la dictature qui a trop duré ».

Le long règne du président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo lui a permis de poser ses pions à des postes clés et d’avoir un contrôle total de toutes les hautes instances du pays.

Lors des élections de 2017, le PDGE a lui seul raflé  la totalité des 70 sièges du sénat et 99 sur 100 sièges à l’assemblée nationale. Le seul siège remporté par l’opposition n’a jamais connu d’occupant : la formation politique, Ciudadanos por la inovacion (CI) ayant été dissoute en février 2018, son président vit aujourd’hui en exil.

Au regard de la gouvernance d’oppression, d’exécution extrajudiciaire, de poursuite et arrestation arbitraire des opposants et la gloutonnerie du pouvoir qu’affiche sans honte le parti présidentiel, les équato-guinéens qui espèrent un grand changement aux pôles décisionnels du pays risquent de rester une fois encore sur leur soif.

 

Gracia

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