Rwanda – Royaume-Uni : Kigali exige le paiement du solde de l’accord migratoire après des sanctions britanniques

Une semaine après l’annonce de sanctions britanniques contre le Rwanda pour son implication présumée dans le conflit à l’est de la République démocratique du Congo (RDC) aux côtés du groupe rebelle M23, Kigali contre-attaque. Le gouvernement rwandais demande au Royaume-Uni de payer le solde manquant de l’accord controversé sur l’envoi de migrants arrivés illégalement sur le territoire britannique. Ce projet, abandonné en juillet 2024 après l’arrivée au pouvoir du gouvernement travailliste, avait déjà coûté près de 280 millions d’euros à Londres, sans qu’un seul migrant ne soit transféré au Rwanda.
Selon Yolande Makolo, porte-parole du gouvernement rwandais, les autorités britanniques avaient demandé à Kigali de renoncer « discrètement » au dernier paiement, estimé à plus de 61 millions d’euros, en invoquant la confiance et la bonne foi entre les deux nations. Cependant, Makolo accuse Londres d’avoir trahi cette confiance en imposant des « mesures punitives injustifiées » visant à compromettre la sécurité nationale du Rwanda. « Les sanctions britanniques sont inacceptables et ne reflètent pas les valeurs de partenariat que nous entretenions », a-t-elle déclaré.
Cette escalade intervient dans un contexte tendu. La semaine dernière, le Royaume-Uni a imposé des sanctions contre le Rwanda, l’accusant de soutenir le M23 dans le conflit en RDC. Ce lundi, le Canada a emboîté le pas en annonçant la suspension de nouvelles initiatives commerciales avec Kigali et en interdisant l’exportation de biens et technologies contrôlés vers le Rwanda. Les autorités rwandaises ont qualifié cette décision de « honteuse », réaffirmant leur engagement à défendre leur souveraineté et leurs intérêts nationaux.
Le Rwanda maintient sa position ferme : il exige que le Royaume-Uni honore ses engagements financiers liés à l’accord migratoire, estimant que les sanctions ne justifient pas le non-paiement du solde. Cette crise diplomatique met en lumière les tensions croissantes entre Kigali et ses partenaires occidentaux, tout en soulignant la complexité des relations internationales dans une région marquée par des conflits prolongés et des enjeux migratoires sensibles.
Amen K.