Ukraine – Sahel: Quand le concept de guerre semble avoir une double connotation

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La conception de la notion de guerre en Ukraine n’est pas celle  pour les Etats sahéliens. Du moins, c’est  ce que  les dirigeants du monde et les institutions internationales laissent croire. L’on a clairement compris au début de l’invasion russe en Ukraine que les deux crises n’ont pas le même poids dans la balance.

Théâtre de violences terroristes depuis 8 ans, les Etats sahéliens sont laissés à leur propre sort. Ni la CEDEAO, ni l’UA et les soi-disant partenaires de l’occident outre les discours officiels,  n’ont manifesté une véritable volonté de soutenir les pays en proie au terrorisme à enrayer la menace.  Les missions sécuritaires sous diverses appellations déployées  dans ces Etats se sont révélées à la fin, comme des trompe-l’œil voire des stratégies pour enfoncer davantage le clou.

Aussi, ces mêmes partenaires entravent les démarches entamées par les nouveaux leaders révolutionnaires de ces pays pour acquérir des armes sophistiquées et mener leur propre guerre. Toutefois, dès le déclenchement des hostilités entre la Russie et l’Ukraine, on a assisté à une ruée des grandes puissances pour approvisionner Kiev en matériels de guerre.

Pendant que les trois « compagnons de misère » se débrouillent avec les moyens de bord et les quelques équipements acquis récemment pour libérer leurs territoires et y ramener la paix, l’institution régionale ouest-africaine qu’est la CEDEAO, connue comme un instrument au service de l’impérialisme, cherche à précipiter les élections. Elle multiplie les moyens pour mettre la pression sur les Présidents de transition du Niger, du Mali et du Burkina, pour organiser des scrutins malgré la crise sécuritaire et humanitaire ambiante.

De l’autre côté de la planète, où Kiev devrait organiser les législatives en octobre de cette année et la présidentielle en mars 2024, Volodymyr Zelensky a laissé entendre ce lundi 06 novembre, que le moment n’était pas propice à la tenue d’élections.  « L’heure est à la défense », a-t-il soutenu. Depuis cette déclaration, aucun de ses partenaires ni organisation internationale n’a levé le petit doigt pour le contester ou inciter la population ukrainienne à réclamer des élections coûte que coûte.

 L’on est tenté de se demander alors pourquoi c’est au Sahel que la question des élections est plus préoccupante pour la CEDEAO ou le syndicat des Chefs d’Etats de la sous-région que la situation particulière de violences terroristes qui prévaut au Burkina, au Niger et au Mali et endeuillent les populations?

 

Fatou DIALLO

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