RDC: Que cache le coup d’Etat avorté contre le pouvoir de Félix Tsisékédi?
En République Démocratique du Congo (RDC), les forces armées ont déjoué ce dimanche 19 mai, une tentative de coup d’Etat organisé par un ancien membre de l’armée congolaise, naturalisé américain et reconverti en politicien.
Selon plusieurs sources, c’est aux environs de 4 heures 30 mn (heure locale) que des hommes armés (une vingtaine), arborant le drapeau du Zaïre, ont dans un premier temps tenté une attaque infructueuse contre l’hôtel Pullman, dans le centre de Kinshasa, où le président Félix Tshisekedi était attendu, avant de s’en prendre à la résidence du vice-premier ministre, Vital Kamerhe, ainsi que le Palais de la Nation, la résidence officielle du président congolais, Félix Tshisekedi.
A leur tête, Christian Malanga, un ex- élément de l’armée congolaise, naturalisé américain après son immigration aux USA, et reconverti politicien. « Félix est tombé… Nous sommes vainqueurs », avait-il lancé à l’intérieur du palais de la Nation.
Cette prétendue victoire n’a été que de courte durée; les assaillants ont vite été neutralisés et l’armée républicaine a repris le contrôle de la situation.
Le porte-parole de l’armée, le général Sylvain Ekenge, a confirmé que la tentative de coup d’État avait échoué. «Nous avons neutralisé les auteurs de cette tentative de coup d’État et certains d’entre eux ont été arrêtés », a déclaré l’officier.
Selon lui, les insurgés étaient une cinquantaine au total, dont plusieurs Américains – M. Malanga, son fils et deux Blancs – et un Congolais naturalisé britannique. Environ 40 ont été arrêtés et quatre tués.
«Cette tentative a impliqué des étrangers et des Congolais» qui ont «tous été mis hors d’état de nuire, leur chef y compris», a-t-il précisé. Il a enfin appelé la population à «vaquer librement et tranquillement à ses occupations».
Des questions se posent sur les raisons cachées de ce coup d’Etat, qui intervient 5 mois après la brillante réélection de Félix Tsisékédi à la présidence et dans un contexte marqué par le retrait progressif des casques bleus. Pour qui roulent Christian Malanga et ses camarades? Du côté de Washington, le département d’Etat, dit n’avoir «aucune trace» du fait que Christian Malanga soit de nationalité américaine, et assuré ne pas être en mesure de commenter le statut des autres Américains présumés.
Mais certains observateurs font un lien avec la décision du Président Tsisékedi de prendre la sécurité de son pays en main, sans la présence sur le sol congolais des troupes étrangères et onusiennes. Cette tentative est-elle motivée par une volonté des mains noires tapies dans l’ombre de saboter les efforts du dirigeant congolais de restaurer la paix et la sécurité dans son pays. Nous y reviendrons.