Bénin: Décès du philosophe et homme politique Paulin Hountondji

Paulin Hountondji

La famille scientifique béninoise est en deuil. Le célèbre philosophe  Paulin Hountondji a tiré sa révérence. L’homme politique et ancien ministre béninois est mort ce vendredi 02 février 2024  des suites d’une maladie, à l’âge de 82 ans, après avoir marqué d’une empreinte indélébile la philosophie africaine au point d’être d’ailleurs considéré comme l’un des plus grands philosophes africains de ces cinquante dernières années.

Paulin Hountondji, est né à Abidjan en Côte d’Ivoire, le 11 avril 1942. Il a fait ses études universitaires à l’École normale supérieure avant de soutenir une thèse en philosophie à l’Université Paris-Nanterre.

Universitaire béninois considéré et cité parmi les plus grandes figures de l’histoire de la philosophie africaine, Paulin Hountondji a fait ses preuves dans les universités de Besançon en France, Kinshasa et Lubumbashi en RDC, et bien sûr, à l’Université d’Abomey-Calavi (anciennement appelée Université nationale du Bénin) où il a fini sa carrière.

En tant qu’homme politique, l’illustre disparu a aussi marqué l’arène politique de son pays le Bénin  où il a occupé début des années 1990, les postes de ministre de l’Éducation dans le gouvernement de transition (1990-1991) mis en place à l’issue de la Conférence nationale de février 1990 et dirigé par le Premier ministre Nicéphore Soglo.

Celui-ci devenu ensuite  président de la République à la suite de la première Présidentielle de l’ère du Renouveau démocratique, confia au professeur en philosophie le portefeuille de ministre de la Culture et de la Communication entre 1991 et 1993.

Nommé par la suite chargé de mission du chef de l’État, Paulin Hountondji rendra sa démission pour retourner à ce qu’il sait faire le mieux : l’enseignement.

Paulin Hountondji laisse derrière lui une œuvre immense qui lui survivra, tant il a marqué le milieu scientifique africain. Dans sa bibliographie, l’on retient Sur la « philosophie africaine » : critique de l’ethnophilosophie paru en 1976 aux Éditions Maspéro et qui fait figure de chef-d’œuvre, d’ouvrage majeur.

Dans cet ouvrage, le penseur béninois utilisera, pour la première fois, le terme « ethnophilosophie » qui fera date. Le livre sera traduit non seulement en anglais, mais également en serbo-croate et partiellement en espagnol. Il sera sélectionné dans le lot des 100 meilleurs livres africains du XXe siècle, à la Foire internationale du livre de Harare, en 2022.

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