Burkina-Faso: Le ministre des Mines et des Carrières dément les allégations sur l’affaire d’échange de service avec Wagner

Jean Alphonse Somé, ministre en charge des Mines et des Carrières a tenu une rencontre avec les acteurs de la société civile ce mardi 20 décembre 2022. Au cours de la réunion, le ministre a infirmé les allégations selon lesquelles le Burkina Faso aurait offert une mine d’or au groupe de mercenaires russes Wagner comme récompense  des services du groupe en question.

« Nous n’avons pas octroyé un permis à une société russe au Sud du Burkina, par contre, il y a eu un Conseil des ministres qui a officiellement accordé un permis d’exploitation à une mine industrielle du nom de Nordgold Yimiougou pour l’exploitation du minerai de Yimiougou située donc dans la commune de Korsimoro, dans la région du Centre-Nord. Le Centre-Nord est totalement différent du Sud », a martelé le ministre Jean Alphonse Somé.

Depuis quelques jours, les rumeurs circulent sur la présence du groupe Wagner au Burkina et à qui l’Etat aurait  offert une mine d’or comme récompense  de ses services de sécurisation. Tout est parti d’une déclaration du Président du Ghana Nana Akufo-Addo lors du dernier sommet Etats-Unis-Afrique, que d’aucuns qualifient de grave incident diplomatique.

M. Jean Alphonse Somé a rappelé que la société minière Nordgold Yimiougou existe au Burkina Faso depuis une dizaine d’années. La société est de droit burkinabè, avec un capital financier à majorité russe, selon le ministre, qui souligne également que toutes les conditions du processus d’accord du permis d’exploitation de cette mine à cette société russe ont été respectées. « Elle exploite déjà trois mines d’or, à savoir, la mine de Taparko, la mine de Sambtenga et la mine de Bissa », a-t-il ajouté.

Des déclarations confirmées par Jonas Hien, Secrétaire permanent de la société civile au compte de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE). Selon lui,  le ministre et son équipe ont pu apporter toute la documentation portant sur les sociétés minières russes au Burkina Faso et qu’il n’y a pas eu d’octroie clandestin de mine d’or à Wagner dans le Sud du pays. « Ce n’est pas parce que ce sont des Russes. Quelle que soit la nationalité, pourvu que le processus suive les règles de l’art, applique les textes. Dès lors que les textes sont appliqués, nous, on a aucun problème », a-t-il soutenu.

Jonas Hien a tenu à expliquer qu’il existe des mécanismes à travers lesquels les États peuvent faire des trocs en cas de manque de liquidité, par exemple en échangeant des domaines miniers contre des armes. « Si cela était nécessaire pour sauver le pays, le gouvernement a la possibilité de le faire, mais il faut le documenter de façon transparente, à en informer les citoyens », a-t-il précisé.

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